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Où va le capitalisme ?

Le capitalisme paraît bien mal en point. Nous vivons la crise la plus sévère depuis les années 30. Mais toute crise offre aussi l’occasion d’explorer de nouvelles voies. Notre supplément spécial " Le futur du capitalisme " de ce samedi 5 juin vous délivre les clés du monde de demain.Avec des interviews et des reportages exclusifs.

Pascal Lamy : " Il faut agir sur tous les fronts "

Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Pascal Lamy dresse les défis du futur. " Le modèle de croissance qui structure nos économies depuis trente ans, fondé sur le capitalisme de marché, doit évoluer vers un modèle de croissance qui intégrerait mieux certaines exigences écologiques, sociales ou éthiques. La crise actuelle en est la démonstration. "

L’économie mondiale souffre actuellement de déséquilibres, poursuit le directeur de l’OMC. " Les modèles de croissance chinois et américains vont donc devoir évoluer pour résorber progressivement ces déséquilibres: la Chine va être amenée à stimuler sa consommation interne par la mise en place de systèmes de protection sociale adéquats, et les États-Unis doivent accroître leur épargne interne. Ces évolutions auront naturellement un impact non négligeable sur les rapports de force entre puissances économiques dans les décennies à venir. "

Guy Sorman : " Un capitalisme sans crises, cela n’existe pas "

" On a oublié que les crises étaient des éléments constitutifs du capitalisme " dit ce partisan du libéralisme. " Promettre un capitalisme sans crises, c’est impossible. Car le capitalisme est fondé sur le risque et l’innovation, la crise fait partie du système, c’est dans le paquet. "

Olivier De Schutter : " La crise alimentaire va se répéter "

Pour l’actuel rapporteur spécial des Nations unies pour le Droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, on n‘a pas pris les mesures qui s’imposaient après la crise alimentaire de 2008. L’urgence est pourtant toujours présente.

Eugene Fama : "Ai-je jamais dit que les cours ne pouvaient pas baisser?"

Le théoricien de l’efficience des marchés reste solidement campé sur ses positions. " Il y a beaucoup de méprises concernant mon travail. Les marchés financiers ne se sont pas comportés de manière anormale."

"Ils ont commencé à descendre, parce qu’une grande récession était en vue. Cela n’a rien d’insolite, quand même? Les cours anticipent ce qui va se produire dans l’économie. "

Richard Thaler : " Les Américains se sont comportés comme Homer Simpson "

L’adepte de la "finance comportementale" n’y va pas par quatre chemins. " Les Américains qui ont acheté des maisons, par exemple, se sont comportés comme Homer Simpson. Et à l’autre bout, on a les traders de Wall Street."

"Ils ont agi comme des surhommes, genre Dr Spock. Dans un match de boxe entre Simpson et Spock, le premier ne peut gagner qu’avec un coup de pouce de l’État. "

Olivier Marquet : " Les banques doivent revenir aux bases de leur métier "

Pour le patron de la banque Triodos, seules les banques qui ont une activité simple, à taux de risque faible, devraient bénéficier de la garantie d’État sur les dépôts. " Les autres banques prendront les risques qu’elles veulent, sans mettre en danger l’activité de base du secteur bancaire, système sanguin de l’économie. "

Jeremy Rifkin : " Un deuxième Siècle des Lumières est en marche"

De beaux esprits plaidant pour le développement durable, il y en a beaucoup. Mais Jeremy Rifkin, gourou américain de la pensée verte, sort du lot: "Nous ne pourrons pas relever les défis qui nous attendent en imaginant un énième mécanisme pour l’économie mondiale. Notre cadre de référence doit changer. Il nous faut rallumer les Lumières."

Débat

Comment réinventer l’économie belge ? : notre débat entre Etienne de Callataÿ et Olivier Lefebvre

Etienne de Callataÿ : Ce qui doit absolument changer, c’est notre aversion aux réformes. Nous devons être ouverts aux changements. Cela veut dire mouiller sa chemise et accepter à certains égards une perte de certains avantages. Par exemple de payer davantage si je roule en voiture de société ou si je me chauffe au mazout.

Olivier Lefebvre : On sait parfaitement ce que l’on doit faire en Belgique. Il n’y a pas 36 solutions. Le vrai problème est celui de la prise de responsabilité et de la capacité de décision politique.

Reportage

Bienvenue en e-Stonie

Avant de nous recevoir dans son bureau, le Premier ministre Andrus Ansip tient à nous faire visiter la salle du conseil des ministres. Son "e-government". Sur la table ovale, chaque siège est équipé d’un ordinateur portable. Le seul outil de travail toléré. "Nous avons banni le papier, ça permet d’avoir énormément d’informations sous la main et comme ça, au moins, on ne perd plus de documents importants", sourit-il. " Nous partions d’une feuille blanche au terme de l’époque communiste. Nous avons fait le choix des technologies les plus performantes." Bienvenue au pays de Skype...

Et nos autres reportages exclusifs :

  • Un périple en Asie : en Chine, au Japon et au Vietnam.
  • Une visite aux Emirats, où Dubaï et Abou Dhabi apparaissent comme des cousins très différents.
  • Et aussi à Omaha, sur les traces du capitaliste américain Warren Buffett.
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