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Classique | "Shostakovich Symphonies 6 et 7" - Andris Nelsons - Boston Symphony

L’ultime enregistrement qui clôt le cycle des symphonies de Shostakovich par Andris Nelsons à la tête du Boston Symphony propose la courte 6e, écrite en 1939, et la monumentale 7e, la "Leningrad" de 1941. Deux ans seulement séparent ces œuvres en prise directe avec la réalité d’une époque où le monde s’embrase sous la botte nazie. Impossible de ne pas percevoir une inquiétude sarcastique dans les contrastes de la 6e, ni d’ignorer le souffle épique de la 7e, symbole de résistance à l’envahisseur. Le chef letton pourrait reprendre ces lectures acquises. Mais d’autres l’ont fait. Sa force est de relire Shostakovich en assumant ses parentés avec Mahler – une évidence dans le Largo de la 6e – tout en ne surlignant jamais le fracas interpellant des tuttis orchestraux. Tel est le privilège d’une interprétation portée par une phalange aux timbres d’une absolue séduction, ouvrant le champ à d’infinies nuances. Mais laisser au mélomane le droit de s’évader n’est-il pas le plus bel hommage que l’on puisse réserver à l’insaisissable Shostakovich, lui qui fut prisonnier de tant de démons?