Publicité
Publicité

Le livre de la semaine | Le travail n'est pas une marchandise - Alain Supiot

Face à "la faillite morale, sociale, écologique et financière" du néolibéralisme, le travail doit dorénavant s’émanciper du règne exclusif de la marchandise". Juriste spécialisé en droit du travail et son évolution, l’auteur montre comment l’effondrement écologique et l’explosion des pathologies mentales liées au travail sont les effets d’une même cause. L’hégémonie du "marché total" suppose la marchandisation-objectivation du travail – une fiction, car le travail est inséparable du travailleur. Celui-ci, via une logique d’extraction de valeur, est ordonné à la création de produits qui eux-mêmes ne visent plus que le profit financier. Et seuls comptent les résultats quantifiés; la gouvernance par les nombres a remplacé la politique – une logique de domination aggravée par la révolution numérique: "A l’emprise physique sur le travailleur s’ajoute dorénavant une emprise cérébrale. Le travail des hommes est conçu sur le modèle de celui des ordinateurs, c’est-à-dire comme le lieu d’exécution d’un programme".