Quand Raphaël "drague" Paul
"Paul Magnette, c’est l’avenir de la gauche" s’est enthousiasmé le philosophe et désormais chef de file du PS français aux Européennes, Raphaël Glucksmann. C’était lundi à Namur pour une conférence croisée sur l’avenir de l’Europe. Au-delà de son diagnostic sur l’Union, l’essayiste français s’est livré à une véritable opération de charme. Voire de drague intellectuelle et politique. "Je n’arrête pas de supplier Paul de siéger à l’Europe s’il est élu, nous avons besoin d’un homme comme lui." Bon, pour rassembler la gauche, c’est vrai que Raphaël Glucksmann aurait besoin d’un sacré coup de main. Son projet Place Publique, créé pour unifier la gauche française, n’a reçu que le ralliement du très abîmé Parti socialiste français. Pire, Place Publique se délite de l’intérieur avec l’éloignement de l’économiste Thomas Porcher et le retrait de nombreux militants qui voient le rapprochement avec le PS comme une trahison. L’heure est grave donc, mais calculée? Si Paul Magnette avait accepté en août la proposition d’Olivier Faure, le secrétaire des rouges français, le bourgmestre de Charleroi occuperait aujourd’hui la place de… Raphaël Glucksmann. Finement joué de la part de l’essayiste, à qui certains militants reprochent un certain carriérisme politique. Mais déjà en août 2018, l’auteur de "La Gauche ne meurt jamais" avait préféré son fief en bord de Sambre. Position identique à l’heure du scrutin européen, sauf si Paul se trouve un remplaçant crédible? Si la gauche française a vraiment besoin de Paul Magnette, il faudrait donc que Charleroi ait besoin de… Raphaël Glucksmann. Mais ça, c’est une autre histoire.