Rock | RY COODER "THE PRODIGAL SON"
À plus de 70 ans, c’est poussé par son fils Joachim, à la batterie, que Ry Cooder enregistre un album et même entreprend une tournée américaine, la première en quinze ans. D’où le titre sans doute, "The prodigal son". Mais que l’on ne s’y trompe pas; c’est bien Cooder père qui est en charge: il balade sa guitare distincte sur les onze titres sans oublier le banjo, la basse, la mandoline et tâte même des synthés. Tout ceci pour se replonger, dans le cas de ce grand explorateur, au cœur de ses amours de jeunesse qui ont pour nom blues, country et gospel. Ce qui le voit reprendre notamment deux incunables du bluesman Blind Willie Johnson, à savoir "Everybody ought to treat a stranger right" et "Nobody’s fault but mine" de maîtresse façon: à savoir, en respectant l’original tout en y apportant sa touche délicate et personnelle. Mais parmi les chansons portées par un trio d’interprètes surgissent aussi trois titres signés en paroles et en musique de la main de Ry, notamment "Gentifrication" qui moque l’aseptisation urbaine à l’œuvre en Amérique. Enfin, déjà auteur en 2012 d’un "Election Special" qui moquait Mitt Romney, son "Jesus and Woody" s’en remet au grand Woody Guthrie afin de juger de l’esprit de haine et de vengeance en train de gagner du terrain aux States et ailleurs…