“La technologie est devenue un mode de cocréation pour les entreprises”
Grâce à l’innovation, à la digitalisation et à l’adaptabilité, une entreprise peut redynamiser son secteur et concurrencer les plus grands groupes internationaux. Le secret? “Travailler en écosystèmes, en partenariat avec des sociétés technologiques, bien sûr, mais aussi des académiques et bien d’autres structures encore”, souligne Anne-Sophie Lotgering (Proximus) dans le troisième épisode d’EnVue, le podcast signé EY et Echo Connect.
“Les entreprises ont réalisé que la technologie ne sert pas simplement à optimiser leurs processus opérationnels, mais aussi à créer de nouveaux business models: elles se rendent compte que tout un écosystème s’ouvre devant elles et qu’elles ne peuvent donc plus travailler seules”, pointe d’emblée Anne-Sophie Lotgering, Chief Enterprise Market Officer de Proximus. “Les entreprises souhaitent dès lors travailler en partenariat avec des sociétés de technologie, bien sûr, mais aussi des académiques et bien d’autres structures encore. Pour aller au-delà de ce qu’on appelle l’opérationnalisation de l’efficacité.”
Comment cela se passe-t-il concrètement? “De plusieurs façons. On regarde comment l’intelligence artificielle peut bouleverser les modèles de production mais aussi la manière dont les produits sont proposés au client. On examine la façon dont les technologies de réalité augmentée ou de réalité virtuelle peuvent contribuer à la sécurité des employés. Chacun cherche à comprendre puis à mettre en œuvre des projets, de petite taille puis à plus grande échelle, afin de bénéficier pleinement de ces nouveaux usages de la technologie.”
Une base unique: la valeur ajoutée pour le client
Le phénomène n’est certes pas totalement nouveau, estime Yannick Grécourt, expert en consulting au sein des services financiers d’EY. “Au début des années 2000, on parlait de ‘coopétition’, une articulation de coopération et de compétition. Regardez le succès d’Airbus: voici un vrai projet européen dans lequel des compétences différentes ont été impliquées pour pouvoir construire un avion et concurrencer Boeing.”
On observe néanmoins une véritable accélération en la matière. “La technologie permet de lever certaines barrières. Entre autres, la manière dont on aura accès au client. Tous ces modèles, en définitive, se basent sur une seule chose: la valeur ajoutée qui sera créée pour le client final. La connexion et la collaboration entre entreprises sont facilitées par la technologie. Parce qu’un certain nombre de choses peuvent être automatisées, notamment le transfert des données, pour mieux comprendre le client et mieux anticiper ses besoins.”
Plus qu’un support, un outil pour façonner la stratégie
Certaines conditions sont indispensables pour permettre à deux entreprises de secteurs différents de travailler ensemble. “La première est la création de valeur pour le client final”, avance Yannick Grécourt. “ Lorsqu’on parle d’écosystèmes, il faut prêter attention à ce qu’on appelle en biologie la phagocytose, un processus qui voit certains microbes en manger d’autres. En d’autres termes, il faut s’assurer qu’on peut partager la valeur créée. Sans oublier que, si l’on détruit de la valeur, cela peut provoquer des conflits.”
“Autre condition: un alignement des visions. Il faut être transparent en la matière. Pouvoir reconnaître que, s’il n’y a pas d’alignement des visions des parties prenantes, il vaut peut-être mieux ne pas se lancer. Enfin, je citerai la confiance. Parce que la lourdeur des structures peut tuer dans l’œuf les initiatives. En revanche, si la confiance est là, on peut aller très vite avec des structures légères.”
La technologie n’est donc plus un support: elle devient un outil pour façonner la stratégie et les business models, conclut Anne-Sophie Lotgering. “Un mode de cocréation en tant que tel. Chacun peut utiliser la technologie pour répondre à son propre besoin. C’est ainsi que de nombreux partenariats se mettent en place. Mais il faut aussi s’assurer que cette technologie, grâce aux conseils et aux services que nous proposons, répond à un besoin très spécifique. C’est crucial.”