Actions et obligations à haut rendement : deux pierres angulaires pour créer du revenu
Pour conjuguer bons rendements et sécurité maximum, le mieux est de miser sur un savant cocktail d'obligations et d'actions à haut rendement, sélectionnées selon des critères très précis. Voici les stratégies de deux des créateurs d'un fonds orienté revenus au sein de Petercam.
Pour l'investisseur à la recherche de revenus réguliers, les obligations à haut rendement (OHR) présentent un ensemble de caractéristiques fort intéressantes. D'abord, elles sont peu "corrélées" aux bons d'Etat et aux niveaux des taux d'intérêt, c'est-à-dire que leurs cycles haussiers et baissiers ne correspondent pas. En d'autres termes, le plus souvent, quand les unes grimpent, les autres tendent à chuter. Ce qui permet, en panachant OHR et produits dérivés sur les bons d'Etat dans un fonds, d'en limiter la volatilité. "En revanche, les OHR sont assez corrélées aux actions, de l'ordre de 60 à 70 %, précise Bernard Lalière, Head of High-Yield Income chez Petercam. Les deux augmentent si la croissance économique est dynamique ; les bilans s'améliorent, les entrées en Bourse et les fusions-acquisitions se multiplient. Mais la volatilité des obligations (OHR) est moitié moindre que celle des actions." Les OHR utilisées dans le nouveau fonds Global Target Income ne sont pas nécessairement de mauvaise qualité comme pourrait le faire craindre le rating (inférieur à BBB-), mais comme leurs émetteurs sont plus endettés, leurs rendements sont plus élevés. Cet endettement peut être lié à des facteurs sectoriels ou à une politique offensive, jouant sur l'effet de levier du crédit. En période de récession, le taux de défaut pour de tels actifs – normalement de 2,5 %, soit nettement supérieure que pour les obligations investment grade (0.06% en moyenne selon Moody’s) - passe à 6, voire 9 %. D'où une prime de risque intéressante. "Tout l'art de nos gestionnaires consiste à sélectionner les sociétés solides, capables de générer un revenu récurrent, et peu susceptibles de faire défaut", reprend le manager.
La même philosophie préside au choix des actions du fonds Global Target Income. Et, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, les actions européennes y figurent en bonne place. "La croissance économique décevante en Europe a engendré une certaine défiance de la part de bon nombre d’investisseurs à l’égard des actifs risqués tels que les actions par rapport aux actifs sans risque. Néanmoins, les bilans d’une majorité de sociétés européennes affichent une santé éclatante ce qui permet le paiement de dividendes d’autant plus alléchants (3.7% actuellement attendus pour la moyenne du marché européen) qu’en comparaison, les rendements des actifs sans risque (par exemple, obligations d’état) sont maintenus à des niveaux artificiellement bas par la banque centrale européenne (rendement négatif à 1 an sur le "Bund" allemand), détaille Laurent Van Tuyckom, Senior Fund Manager Equities de Petercam. En outre, bon nombre de sociétés européennes sont actives sur le plan mondial et bénéficient ainsi de la croissance des autres régions du monde."
Le processus d’investissement des gestionnaires actions de Petercam repose sur une approche dite bottom-up. "Nous identifions dans un premier temps les quelque 350 firmes européennes à rendement attendu élevé. Ensuite, à l’aide de nos spécialistes sectoriels, nous décortiquons leurs fondamentaux qualitatifs (solidité du modèle d'affaires, positionnement de l’entreprise au sein de son secteur, qualité des dirigeants etc.) et quantitatifs (niveau d'endettement, soutenabilité des flux de trésorerie, 'couverture' de ces dividendes par le cash-flow, etc.). C'est ainsi que l'on déniche les pépites, qui ont la capacité de générer durablement de forts rendements." Une politique avisée, lorsque l'on sait que sur les 20 dernières années, l'essentiel (2/3) de la performance des marchés d'actions a été le fait des dividendes plus que de l'appréciation des cours. Cerise sur le gâteau, un portefeuille constitué de telles valeurs est, en moyenne, moins volatile que son marché de référence.
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