Au Musée de la Photographie de Charleroi, quatre expositions estivales

Le Musée de la Photographie de Charleroi nous fait voyager cet été dans le désert californien, dans le monde virtuel, et dans le passé.

1. Outremonde

Depuis 2017, la Française Laura Henno photographie Slabcity, campement du désert californien, dernier territoire libre des États-Unis où marginaux et exclus sont poussés par désir de liberté ou leurs addictions. Sur aucune carte, base militaire démantelée en 1956, Slabcity existe sans exister, sous une chaleur intense et des survols de chasseurs fréquents. Outremonde dresse avec respect une fresque à ce no man’s land, saluée aux Rencontres d’Arles 2018 et à l’Institut de la Photographie (Lille) en 2019.

2. EMI

Française, Bruxelloise d’adoption, Ethel Lilienfeld sonde l’impact du corps digital sur le réel. Un nouvel influenceur virtuel s’impose: cet avatar partage tout avec sa communauté dans un récit transmédia. Éternellement jeune, à la mode, sans les soucis de réputation de l’influenceur physique, il fait de la promotion sur un nouveau marché virtuel en expansion. EMI, influenceuse virtuelle adulée, est un hybride de CGI, d’AI, de traitement vidéo et de techniques traditionnelles de prise de vue ou de maquillage, avec vlogs viraux et selfies colorés.

3. À l’eau! À l’eau!

Dans la Galerie du Soir, Le Soir et le Musée de la photographie proposent À l’eau! À l’eau!, avec plage et Tour de France. Côté plage, la jeune femme de 1893 en blanc, épuisette à la main s’étonnerait de l’évolution des maillots, que les photographes immortalisent : après les tenues corsetées, les ensembles "une pièce" sport de 1900 cèdent à une mode des plages vers 1920, puis au deux-pièces vers 1930. Mais il faut attendre 1980 pour trouver un maillot homme dans la photothèque du musée…

Les images du Tour de France ne montrent que des hommes dans la chasse à l’eau qui désaltère ou rafraîchit. Si les équipes modernes organisent ravitaillements réguliers, bidons ergonomiques et tenues "canicule", les images d’archives content une autre histoire. Les anonymes aspergent le peloton à la lance à incendie, la douche ou l’arrosoir, des coureurs calent des bouteilles dans les poches arrière pour les équipiers ou se ruent sur les fontaines. Mais, par le passé, une bière était plus recherchée qu’un verre de flotte...

4. Prix National Photographie Ouverte

Pour la 19^e édition, le jury a reçu 353 portfolios libres de thème: les démarches photographiques – soumises anonymement – sont tendues d’un vrai regard, pas par une comparaison des traitements. Les douze lauréats sont exposés, un livre reprend leurs travaux et ceux d’autres auteurs remarqués par le jury.

Jusqu'au 29 septembre 2024. Musée de la Photographie, 11, av. Paul Pastur 6032 Mont-sur-Marchienne (Charleroi). www.museephoto.be