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Le Vendée Globe de Clarisse Cremer, 87 jours en mer et en BD

87 jours coupée du monde ou presque. Clarisse Cremer a affronté le Vendée Globe, l'Everest des mers, il y a quatre ans. Elle raconte son périple dans un journal de bord dessiné par Maud Bénézit. 87 jours de peur et de stress. Quatre ans après... elle y retourne.

Ils sont partis dimanche dernier, dans un crachin breton et un vent mou. Quarante skippers et quarante bateaux au départ des Sables-d'Olonne partis pour un tour du monde. Dans les trois mois qui viennent, ils descendront tout l'Atlantique pour passer les mythiques "trois caps" (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn) avant de remonter l'Atlantique pour terminer ce tour du monde en solitaire et sans assistance.

Six femmes y participent cette année (un record), dont Clarisse Cremer, pour qui ce sera la deuxième participation. Comme toute navigatrice qui se respecte, elle a bien sûr tenu un journal de bord durant cette aventure incroyable vécue entre le 8 novembre 2020 et le 3 février 2021. Un journal complété des vidéos et commentaires délivrés en live sur les réseaux sociaux, communication oblige.

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C'est la matière de base sur laquelle s'est appuyée Maud Bénézit pour mettre en image ces quelque trois mois de navigation solitaire sur les mers les plus dangereuses et les plus hostiles du globe. En plus de discussions nombreuses entre les deux autrices qui co-signent cette BD.

Plongée intime dans le quotidien d'un navigateur

Un bateau de 18 mètres de long pour partenaire, un habitacle de 9 m² comme décor, hormis l'immensité des océans et des vagues à perte de vue. Le cadre général ne semble pas évident à mettre en image ce périple sur près de 220 pages. Et pourtant, le récit se lit comme un roman de grandes aventures.

Maud Bénézit parvient à mettre le lecteur à côté de Clarisse Cremer et à lui faire vivre ses sentiments, ses émotions, ses déboires techniques,... Clarisse se raconte et nous raconte tout cela au fil des événements. Une plongée intime dans le quotidien d'un navigateur au large, solitaire, qui n'a personne d'autre à qui parler que son bateau ou un albatros de passage.

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Ce journal de bord ne se structure pas au jour le jour. Peu de référence au temps qui passe, si ce n'est par la progression du bateau.

Absence de temporalité

On y lit ses doutes, ses joies, ses motivations, ses déceptions... Et on est loin du cliché du marin taciturne au regard flou et à la peau burinée. Clarisse est une jeune femme de 30 ans quand elle prend le départ de son premier Vendée. Les quais de la jetée du port, habituellement noirs de monde venu saluer les skippers, sont vides en cette période de covid. Ce qui ajoute encore à sa solitude. Et multiplie les questions qu'elle se pose. À commencer par la plus lancinante: "Mais qu'est-ce que je fous là..."

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Ce journal de bord ne se structure pas au jour le jour. Peu de référence au temps qui passe, si ce n'est par la progression du bateau. Cette absence de temporalité permet d'aborder une infinité de sujets qui font le quotidien des marins solitaires: la nourriture, le sommeil, la stratégie, le souci pour les copains en mer quand il leur arrive quelque chose... Didactique et haletant à la fois.

"J'y vais mais j'ai peur": cet aveu en forme de titre montre aussi la sincérité que les deux autrices ont mis dans ce bouquin.

Bande dessinée

"J'y vais mais j'ai peur, journal d'une navigatrice"

Par Clarisse Crémer et Maud Bénézit

Delcourt collection Encrages

220 p. - 24,95€

Note de L'Echo:

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