Nick Cave fait un "Carnage"
Non content d'enregistrer le livret d'un opéra belge durant la pandémie, Nick Cave a également profité du confinement pour retrouver son comparse Warren Ellis pour livrer "Carnage".
Sur "Carnage", les compositions sont plutôt longues, atmosphériques, et semblent parfois basées sur un loop, notamment sur «Hand of God» – toujours la Bible à portée de main (enfin et le revolver aussi sur «White Elephant»). Elles peuvent aussi se révéler plus dépouillées, d'un magnifique noir et blanc, pour les touches du piano de Cave, «Albuquerque», époque «Boatman's call».
Une atmosphère qui se veut parfois élégiaque sur «Lavender Fields» ou «Carnage». Bon, cela rappelle parfois des choses déjà entendues ou vues: notamment «Shattered Ground», débordant de turpitudes sexuelles corsetées, de visions préraphaélites, de «long hair covering her naked body», genre «Mais n'te promène donc pas toute nue» qu'évoquait la pochette de «Push The Sky Away» en 2013.
Il y a du Leonard Cohen chez Nick Cave
Par moments, l'ambiance badalamentesque qu'instille Ellis paraît n'être qu'un tapis volant destiné au piano et paroles de Nick Cave lequel s'imagine en Fred Astaire sur «Balcony Man»: c'est pourtant du Leonard Cohen qu'il y a chez le longiligne Australien, en moins croassant (le Canadien l'était sur la fin), plutôt merle chanteur, d'un noir Soulages, profond, scintillant de reflets magnifiques.
Album rock
«Carnage»
Nick Cave & Warren Ellis
Note de L'Echo: 3/5