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A Liège, le festival de la jeune création théâtrale

"Déséquilibre" ©Gaetan d'Agostino & Kamil Vojnar

Tremplin pour les jeunes compagnies, le Festival Émulation soumettra durant une semaine cinq pièces à l’appréciation de deux jurys et surtout du public.

Pour sa sixième édition, le Festival Émulation prendra pour la première fois ses quartiers principaux au sein du Théâtre de Liège, bien que certaines manifestations se retrouveront également à La Cité Miroir et à l’intérieur de la toute nouvelle structure culturelle liégeoise, La Halte.

Fondé en 2005, l’événement est organisé tous les deux ans et est dévoué à la mise en avant de la jeune création théâtrale de la Communauté française. Un temps fort pour quelques jeunes compagnies qui, pendant une semaine, auront l’opportunité, souvent difficile à trouver, de se faire remarquer sur un plan international européen. Entre le 19 et le 25 avril, cinq créations devront faire leurs preuves face à un jury composé de neuf personnalités confirmées du monde du théâtre. Sans oublier le jury des jeunes spectateurs (une dizaine d’étudiants volontaires et amateurs de théâtre) et bien entendu, au fond, la première cible à séduire et qu’il ne faut pas négliger… on nommera, le public.

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Un temps fort pour quelques jeunes compagnies qui auront l'opportunité de se faire remarquer sur le plan européen

Objectifs visés par les compagnies participantes: le "Prix Émulation" délivré par le jury professionnel et le "Coup de Cœur" de celui des jeunes spectateurs, tous deux délivrés à l’issue du festival, le 25 avril, par la ministre de la Culture de la Communauté française, Joëlle Milquet.

La sélection

Autant avertir d’emblée les futurs spectateurs que les thèmes portés sur la scène seront sombres. Cela ne signifie cependant pas qu’ils seront présentés sans note d’humour ou décalage. Partons dans un petit tour d’horizon.

Dans "Arance", pièce hybride et sans texte, écrite et mise en scène par Pietro Marullo, c’est la vie de milliers d’immigrés africains exploités en Europe qui est étudiée de manière quasiment anthropologique. Ce spectacle se veut une biopsie de la tragédie de ces personnes vivant dans des bidonvilles et pourtant abritées sous les 27 étoiles d’un drapeau dont elles espéraient toute autre chose.

"La Vecchia Vacca"
"La Vecchia Vacca" ©Vincent Arbelet

Salvatore Calcagno a choisi pour son premier spectacle de faire un cadeau à quatre comédiennes. "La Vecchia Vacca" est le récit d’une histoire d’amour unissant un homme et quatre femmes, autant de "mères" à la sauce italienne. Enfermées dans une cuisine, elles sont encombrantes et castratrices, merveilleuses et perverses envers leur petit roi qui parviendra à mettre le souk dans cette harmonie ménagère en visitant le monde extérieur.

Autre histoire de famille et de femme, plus obscure, celle de cette mère dont la fille s’est suicidée. "Déséquilibre" de Gaëtan D’Agostino met en scène le pèlerinage onirique, entre réalité et cauchemar, d’une mère en deuil.

"Déséquilibre"
"Déséquilibre" ©Gaetan d'Agostino & Kamil Vojnar

La famille persiste en guise d’univers exploratoire avec "Petite âme". Vincent Lécuyer y étudie les marges de manœuvre que possède l’individu conditionné et contraint par son histoire, son éducation, les traditions et valeurs d’une société. Érick "l’idiot" épouse Eunisa. Le couple est très mal assorti. Comment vont-ils se construire entouré de familles dysfonctionnelles, de mères abusives, d’une collectivité divisée et d’un ancien drame qui hante tout le monde?

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"La Preuve" éloigne le champ d’investigation et se tourne vers les parfums troubles de l’adolescence. Mathias Varenne initie un univers sulfureux, un road-movie à la croisée des univers de David Lynch, de Dennis Cooper et du cinéma américain des eighties. Une histoire d’amour, de sexe et de meurtre dans laquelle le public est convié à tester ses limites.

La programmation du festival permettra de voir deux spectacles par soirée, l’un à 19h et l’autre à 21h, histoire de ne rien rater. Et pour prolonger les festivités, tous les soirs, des concerts seront organisés au Théâtre de Liège.

Lors des précédentes éditions, le festival a permis de mettre "en orbite" quelques projets, comme "Oxygène" de Galin Stoev en 2005, "Causerie sur le lemming" de François-Michel Van de Rest en 2008 ou encore, "Blackbird" de David Harrower avec Sarah Lefèvre et Jérôme de Falloise en 2013.

Festival Émulation du 19 au 25 avril au Théâtre de Liège, à La Cité Miroir et à La Halte, www.theatredeliege.be

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