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L'endettement des Britanniques atteint un stade critique

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La culture de l'endettement des Britanniques prend des proportions de plus en plus dangereuses, surtout que le taux directeur est au plus bas ce qui ne laisse qu'une faible marge de manœuvre à la Bank of England en cas d'effet négatif du Brexit.

Dix ans après la chute de Northern Rock, prémices de la crise financière et d'une brutale récession, les consommateurs britanniques n'ont pas résolu leur addiction aux crédits.

Selon les derniers chiffres de la Bank of England, les encours de crédits à la consommation (cartes de crédit, prêts conso, prêts automobiles) viennent d'atteindre 201 milliards de livres (230 milliards d'euros), en hausse de 10% sur un an. Un niveau inédit depuis décembre 2008.

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A ce rythme, l'endettement global des ménages, crédits immobiliers compris, devrait retrouver le niveau qui a précédé la crise financière d'ici la fin de la décennie.

Marges de manœuvre réduites

L'agence de notation Moody's avertit: "La dette des ménages est élevée et continue de croître, ce qui laisse les consommateurs vulnérables à un ralentissement économique, tandis que l'inflation plus élevée, la croissance plus faible des salaires et les niveaux d'endettement rendent de plus en plus fébriles les plus pauvres."

La situation est d'autant plus alarmante que le taux directeur est au plus bas (0,25%) et que les mesures d'assouplissement quantitatif ont déjà été maintes fois utilisées. En cas de retournement conjoncturel prononcé, lié par exemple aux conséquences du Brexit, la Bank of England aura des marges de manœuvre extrêmement réduites, beaucoup plus en tout cas qu'il y a dix ans.

10%
La progression des crédits à la consommation est passée d'un rythme annuel de 3% à 10% en quatre ans.

La progression des crédits à la consommation est passée d'un rythme annuel de 3% à 10% en quatre ans, ce qui traduit autant les difficultés de financement des ménages les plus modestes qu'une forme de dépendance consumériste. La moitié des crédits concerne ainsi des achats de véhicule. Près de 90% des acquéreurs ont désormais recours à un crédit qu'ils remboursent mensuellement. Leur statut de propriétaire s'apparente à une location déguisée: la majeure partie change de véhicule bien avant d'avoir remboursé la totalité du crédit, au moment où la valeur pécuniaire de leur quatre-roues a en grand partie fondu.

Culture de l'endettement

La Financial Conduct Authority, le régulateur créé au lendemain de la crise financière, tire la sonnette d'alarme depuis des mois sur les risques macro-économiques. Mais la culture de l'endettement est désormais enracinée à grande échelle, et difficilement réversible. Les moins de 28 ans, ceux qui étaient encore mineurs au moment de la crise financière et du passage au taux directeur le plus bas en plus de trois siècles, n'ont quasiment jamais eu à payer d'intérêts sur leurs crédits. Tout le problème est de connaître le niveau de toxicité de l'argent gratuit.

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