Rhode-Saint-Genèse | La bonne entente, sauf au conseil
Deux listes s’affronteront dans la commune de Sophie Wilmès: les francophones des Intérêts Communaux et les néerlandophones d’Engagement1640.
Rhode-Saint-Genèse fait partie des trois communes à facilités (sur six) à perpétuer la tradition binaire opposant francophones et Flamands, chacun faisant bloc uni. Drogenbos et Wezembeek-Oppem prolongent également le mouvement. Hasard? Pas vraiment: la hache communautaire n’est pas encore enterrée.
Retour en mai 2017. La ministre flamande Lisbeth Homans avait refusé l’envoi de documents administratifs aux francophones de trois communes de la périphérie. On vous les donne en mille: Rhode-Saint-Genèse, Drogenbos et Wezembeek-Oppem. Le Conseil d’Etat avait annulé la décision. La ministre rhodienne du Budget et conseillère communale Sophie Wilmès (MR), y avait vu "une belle victoire pour les francophones de la périphérie".
Deux niveaux de politique
La situation brille par son paradoxe. Au niveau communal, la cohabitation entre Flamands et francophones se passe pour le mieux. Anne Sobrie, seule échevine flamande de la majorité, soulignait même un climat favorable dans les discussions. Les habitants eux-mêmes reconnaissent une bonne entente et mettent en avant la qualité de vie rhodienne. Effectivement, Rhode-Saint-Genèse montre une bonne santé: la population rajeunit, le centre a été rénové, de nouveaux espaces verts et de nombreuses activités favorisant la mixité linguistique ont été installés.
Le problème se situerait alors aux niveaux supérieurs, notamment fédéral où la ministre Wilmès siège avec la N-VA. A l’image de la mesure de la ministre flamande Homans, la politique de la N-VA ne prône pas la réconciliation. Chacun chez soi donc. Les flamands marchent ensemble derrière Anne Sobrie. Changement cependant dans la nomenclature: l’ancien Respect devient Engagement1640. Les francophones restent dans le classique avec une liste "IC-GB" (Intérêt Communaux – Gemeentebelang) portée par l’actuel bourgmestre Pierre Rolin (MR). Chez déFi, on insiste sur l’importance d’un parti d’union pour les francophones. Sophie Rohonyi, vice-présidente déFi pour Rhode-Saint-Genèse insiste: "Les listes bilingues sont dangereuses pour la défense des facilités".