De nouvelles gaffes de Joe Biden renforcent les inquiétudes sur ses capacités

Chaque sortie du président américain Biden, candidat à sa réélection, est scrutée au plus près, depuis qu'il s'est montré très confus lors d'un débat télévisé avec Trump. Le candidat des démocrates a-t-il vraiment encore la santé, mentale et physique, pour accomplir un second mandat? C'est toute la question.

Au sommet de l'Otan, Joe Biden s'est montré dynamique, mais inégal, commettant quelques lapsus et ne rassurant donc personne. "Et maintenant, je veux passer la parole au président de l'Ukraine, qui a autant de courage qu'il a de détermination. Mesdames et messieurs, le président Poutine", a-t-il ainsi lancé en présentant le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Il a vite compris son erreur, a repris le micro et s'est corrigé: "Il va battre le président Poutine. Le président Zelensky. Je suis tellement concentré sur le fait de battre Poutine."

Ça arrive…

L'incident a été minimisé par les dirigeants présents. "Je suis meilleur", a plaisanté le président ukrainien. "Il nous arrive à tous de faire des lapsus", a dit le président français Emmanuel Macron, ajoutant que Joe Biden lui avait paru être "en charge des affaires, précis sur les dossiers, qu'il connaît bien". Pour le chancelier allemand Olaf Scholz, "les lapsus arrivent. Si vous regardez bien les gens, vous en trouverez plein".

Les dirigeants présents ont surtout salué le leadership du président démocrate américain à la tête de l'alliance militaire occidentale. "Je n'ai absolument aucune inquiétude quant à la capacité de l'actuel président des États-Unis à diriger son pays, à mener notre combat pour l'Ukraine et à diriger l'Otan", a déclaré le président finlandais Alexander Stubb.

Kamala ou Donald?

Lors d'une longue conférence de presse, Joe Biden a ensuite à nouveau gaffé. Il a confondu les noms de Donald Trump et de Kamala Harris, sa vice-présidente et colistière. "Je n'aurais pas choisi le vice-président Trump pour être vice-président si je ne pensais pas qu'elle était qualifiée pour être présidente", a-t-il dit, sans se rendre compte de sa méprise.

Le président américain de 81 ans n'a, pour le reste, pas ménagé ses efforts pour convaincre de sa bonne forme. Il a participé à toutes les sessions de travail de l'Otan et reçu ses 31 homologues à la Maison-Blanche pour un dîner.

Des sondages négatifs

S'il s'est montré, dans le cadre de ce programme très chargé, plus assuré que lors du premier débat face à Donald Trump fin juin, Joe Biden n'a néanmoins pas apaisé les doutes concernant ses capacités cognitives. Il est vrai qu'il est, de longue date, connu pour ses gaffes. Mais sa voix était à nouveau enrouée et il s'est interrompu plusieurs fois, sous le coup de l'hésitation ou des toussotements.

La presse s'inquiète sans détour de l'état de santé de ce candidat âgé face à la charge d'un second mandat à la tête des États-Unis. Dans le camp démocrate, ça continue de gronder, à quelques semaines de la convention d'investiture qui se tiendra du 19 au 22 août à Chicago. De plus en plus de voix plaident ouvertement pour un changement de candidat.

Selon le New York Times, l'équipe de campagne de Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris mène des sondages sur les chances de la vice-présidente, dans un éventuel duel face au républicain Donald Trump. Un sondage Ipsos diffusé jeudi par le Washington Post et ABC montrait que 67% des personnes interrogées estimaient que le président américain devrait retirer sa candidature. 56% des électeurs démocrates sondés le pensent.