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Faut-il avoir peur de l'Afsca?

Journaliste

Le silence de l’Afsca sur les œufs contaminés.

Encore une fois, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire est pointée du doigt. L’Afsca savait depuis le mois de juin qu’il y avait potentiellement un problème d’œufs contaminés par l’insecticide fipronil… mais elle n’a rien dit. Justifiant son silence par l’existence d’une instruction judiciaire. Silence, instruction judiciaire… Et voilà le consommateur qui a la chair de poule. Faut-il avoir peur de manger des œufs? L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire répète depuis le début de l’affaire que les œufs présents sur le marché belge sont sûrs. Qu’elle a bloqué les producteurs dont les poulaillers sont susceptibles d’avoir été traités avec du fipronil. Que les teneurs en fipronil constatées dans les œufs sont en ce moment largement en dessous des valeurs seuils convenues au niveau européen. Que la situation diffère des Pays-Bas où le secteur concerné est 4 fois plus grand qu’en Belgique… Mais la cocotte reste en ébullition.

Alimentaire puis politique, la crise pourrait aussi devenir une crise de confiance.

La crise alimentaire vire en crise politique. L’opposition déplore le manque d’informations et réclame une commission d’urgence. Urgence… à nouveau un terme qui vient nourrir la psychose. L’Afsca tente encore de rassurer en publiant ce lundi les résultats des tests effectués. Mais le trouble est semé. Le consommateur ne comprend pas pourquoi, dans un premier temps, ces informations lui ont été cachées. Pourquoi aux Pays-Bas et en Allemagne, manger des œufs est dangereux. Mais pas en Belgique. Pourquoi l’Afsca veut interdire la tarte au riz mais pas les œufs qui en sont l’un des principaux ingrédients. Tatillonne sur les produits artisanaux, l’Afsca serait-elle trop laxiste envers les produits de supermarchés? Finalement, faut-il avoir peur de l’Afsca? Alimentaire puis politique, la crise pourrait aussi devenir de confiance. L’Afsca doit absolument l’éviter. Elle qui cherche à garantir la sécurité alimentaire en traquant les moindres éléments suspects doit être au-dessus de tout soupçon. Sa communication doit être aussi transparente que ses contrôles.

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