Les candidats à la succession de Chavez se préparent

Actuellement hospitalisé à Cuba où il a subi une opération le 11 décembre dernier, le président du Venezuela pourrait bien ne pas revenir au pouvoir prochainement. C’est ce qu’il a laissé entendre lors d’un discours avant son départ pour La Havane, au cours duquel il a désigné son successeur. Nicolas Maduro, ancien chauffeur de bus et syndicaliste de 50 ans, est l’actuel vice-président et ministre des Affaires étrangères. Depuis toujours fidèle au président, il est considéré comme un modéré au sein du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Il entretient aussi de bonnes relations avec la famille Castro, un avantage vu les liens étroits entre Caracas et Cuba.

Mais les choses ne sont peut-être pas aussi simples. Si Chavez était empêché, d’autres candidats potentiels à sa succession pourraient émerger. Dans le cas où la cérémonie d’investiture du 10 janvier était reportée, ce n’est pas Maduro mais bien le président du parlement Diosdado Cabello qui prendrait les commandes le temps de convoquer de nouvelles élections. À 49 ans, cet ancien lieutenant de l’armée représente la frange militaire du chavisme. Comme de nombreux ex-gradés se trouvent à des postes clés de la direction du pays (la moitié des gouverneurs sont d’anciens militaires), avoir l’armée avec soi est un avantage de poids.

Représentant de l’aile gauche du PSUV, Elias Jaua est aussi un prétendant sérieux. L’ancien vice-président est très populaire et beaucoup plus charismatique que Nicolas Maduro. Malgré un bon score, il n’a pas pu accéder au poste de gouverneur lors des dernières élections locales. Il se présentait contre le candidat malheureux à la présidentielle, Henrique Capriles. Si une nouvelle élection devait avoir lieu, Elias Jaua pourrait se porter candidat.

Du côté des opposants à Chavez, Henrique Capriles, justement, n’a peut-être pas dit son dernier mot. Celui qui veut chasser un Chavez "malade de pouvoir", selon ses mots pendant la campagne présidentielle, pourrait revenir dans la course. Le nom de Ramon Aveledo, secrétaire général du parti de l’opposition (la Table de l’unité démocratique), est également évoqué. Toutefois le délai pourrait être trop court pour un renversement politique: l’élection doit en principe se tenir dans les 30 jours après que le président a renoncé à ses fonctions.

Mercredi, le neveu de Hugo Chavez indiquait que le président se trouvait dans un état "stable", mais toujours "délicat".