Destituer des magistrats et professeurs "n'a pas sa place dans un Etat de droit"

Alors que des dizaines de milliers de personnes - fonctionnaires, juges, militaires, cabinettards - ont été arrêtées ou limogées depuis la tentative de putsch en Turquie, le ministre-président flamand Geert Bourgeois se dresse contre les mesures de Recep Tayyip Erdogan.
  • Obama promet à Erdogan son aide

    Le président des Etats-Unis Barack Obama a promis à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan l'aide américaine dans l'enquête sur le putsch avorté. Il a insisté sur la nécessité de mener les investigations sur les auteurs de ce coup d'Etat avorté en adoptant des méthodes qui "renforcent la confiance du peuple dans les institutions démocratiques et l'Etat de droit".

  • "C'est inquiétant"

    Le ministre-président flamand Geert Bourgeois estime que les destitutions de magistrats et d'enseignants en Turquie sont des pratiques qui n'ont "pas leur place au sein d'un Etat de droit", a-t-il indiqué mardi soir sur Radio 1.

    ©BELGA

    M. Bourgeois parle d'une évolution dangereuse dans ce pays. "C'est inquiétant et je pense qu'il n'y a pas de place dans l'Union européenne pour un Etat qui emprunte cette voie", a-t-il encore déclaré. "Le régime nazi a lui aussi déposé des magistrats à un certain moment. Lors de l'invasion de la Pologne, sa première action a été de relever des professeurs de leurs fonctions. Je ne dis pas que la Turquie est un régime nazi, mais ces pratiques n'ont rien à faire dans une démocratie", a-t-il ajouté. 

  • La note de 17 banques turques en péril

    L'agence de notation Moody's a placé les notes de 17 banques turques sous surveillance négative et menace de facto de les abaisser après la tentative de coup d'Etat. L'agence se base sur la potentielle dégradation de la note souveraine de la Turquie et sur les risques politiques liés à la tentative de coup d'Etat. 

  • Les "traîtres" seront "sanctionnés de la manière la plus lourde"

    26 généraux et amiraux, dont l'ancien chef de l'armée de l'air, le général Akin Oztürk, ont été placés en détention préventive après avoir été inculpés, notamment, de "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel" et de "tentative d'assassinat" du président Erdogan. 

    Jusqu'à présent, au moins 118 généraux et amiraux ont été placés en garde à vue, selon l'agence Anadolu, dans ce qui s'apparente à une importante purge au sein de l'armée.

    Mais "l'écrasante majorité des Forces armées turques qui aime sa patrie, sa nation et son drapeau n'a absolument rien à voir" avec la tentative de coup d'Etat, a assuré l'état-major dans un communiqué. Les "traîtres" ayant pris part à "cette vilénie" seront "sanctionnés de la manière la plus lourde".

    "Ce sont (les gülenistes) des forces armées qui ont fait le coup d'Etat. Il n'y a pas de différences entre eux et l'EI", le groupe Etat islamique, a lancé le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.

  • Les médias touchés à leur tour par le "nettoyage" géant

    Le Haut-conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) a annoncé avoir retiré leur licence aux chaînes de télévision et de radio proches du prédicateur Fethullah Gülen.

    Dans un communiqué publié sur son site, le Haut-conseil indique avoir annulé "tous les droits de diffusion et licences délivrés par le RTÜK à toutes les organisations (radios et télévisions) (...) liées, en relation et soutenant le FETÖ/PDY", des acronymes désignant le mouvement de M. Gülen, en exil aux Etats-Unis.

  • 21.000 enseignants privés de licence

    Le ministère de l'éducation révoque la licence de 21.000 enseignants en institution privée.

  • "Absurde" d'accuser Erdogan

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a-t-il mis en scène le coup d'Etat pour renforcer son pouvoir? Des rumeurs persistantes l'affirment.

    "C'est totalement absurde" a déclaré le porte-parole du Président. "Si ce n'était pas un coup d'Etat, alors qu'est-ce qu'un coup d'Etat?", a demandé Ibrahim Kalin. "C'est comme si on affirmait que le 11-Septembre a été orchestré par les Etats-Unis ou les attentats de Paris et de Nice par le gouvernement français".

    "Certains des généraux et commandants qui ont été arrêtés savaient qu'ils allaient être mis à pied lors du prochain conseil militaire. Ils savaient qu'ils étaient sur la liste", a poursuivi le porte-parole. "D'une certaine manière ils ont vu (le putsch) comme la dernière possibilité d'empêcher cela."

    Gülen protégé par les USA?

    Interrogé sur la demande d'extradition du prédicateur Fetullah Gülen en cours de préparation par le ministère turc de la Justice, le porte-parole a expliqué que si les Etats-Unis, où il s'est exilé, "insistent pour le garder (...) beaucoup vont penser qu'il est protégé par les Etats-Unis".

    "Nous aimerions que les Etats-Unis agissent sur ce dossier, nous aimerions voir une coopération de la part des Etats-Unis sur cette question", a déclaré M. Kalin qui s'exprimait à Istanbul.

  • Pas d'obsèques religieuses pour les puschistes

    Les putschistes tués durant la tentative de coup d'Etat en Turquie seront privés d'obsèques religieuses, a annoncé l'Agence des Affaires religieuses (Diyanet), la plus haute autorité islamique turque.

    "Le service religieux ne sera pas assuré" pour les personnes mortes dans les rangs des rebelles.

    Agence des Affaires religieuses

    "Ces personnes, par leurs actions, n'ont pas seulement piétiné les droits d'individus, mais de tout un peuple, et n'ont ainsi pas mérité les (...) prières", a déclaré le Diyanet.

    L'armée a donné samedi un chiffre de 104 mutins tués lors de la tentative de coup d'état, qui n'a pas été réactualisé depuis.

    Le gouvernement a lui par deux fois révisé à la hausse le bilan des civils et membres des forces de sécurité tués dans les rangs loyalistes, établi provisoirement à 204 personnes.

     Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait participé dimanche à plusieurs cérémonies mortuaires de ces victimes, officiellement qualifiées de "martyrs".

  • Les militaires arrêtés en Grèce "doivent être renvoyés" rapidement

    L'ambassadeur de Turquie à Athènes, Kerim Uras, a insisté sur la nécessité de renvoyer en Turquie rapidement les huit militaires ayant atterri en hélicoptère samedi à la ville d'Alexandroupolis, dans le nord de la Grèce (après avoir envoyé un signal de détresse), soulignant que le contraire "n'aiderait pas" les relations bilatérales.

    En Turquie "l'émotion est très vive" après le coup d'Etat manqué, a insisté M. Uras devant la presse, à deux jours du procès des huit hommes.

    Si ce procès "se déroule rapidement et qu'ils sont renvoyés dès que possible cela peut se transformer en quelque chose de très positif pour nos relations bilatérales; mais si ce n'est pas le cas, je crains que ça n'aide pas du tout et que le sentiment de l'opinion publique (turque) soit affecté".

  • 15.200 fonctionnaires de l'éducation suspendus

    Le ministre de l'Education a suspendu 15.200 fonctionnaires, des enseignants donc, selon la chaîne privée NTV.

    Le gouvernement a confirmé l'information et précisé que ces personnes étaient soupçonnées d'être gulénistes et qu'une enquête a été ouverte à leur sujet.

    ©REUTERS

     

    Tous les recteurs d'université sur la sellette 

    Le Conseil supérieur de l'enseignement a ordonné à 1.577 doyens d'universités publiques et privées du pays de quitter leurs fonctions, selon selon l'agence progouvernementale Anadolu.

  • La banque centrale soutient l'économie turque

    La Banque centrale de Turquie a abaissé un de ses principaux taux directeurs de 25 points de base.

    C'est la quatrième baisse des taux depuis l'arrivée en avril du nouveau gouverneur, Murat Cetinkaya, à la tête de la banque centrale.

    Celle-ci a précisé avoir abaissé le taux de financement à un jour à 8,75% contre 9%, alors que son taux de refinancement à une semaine a été maintenu à 7,5%.

    Le taux à une journée auquel les banques se prêtent entre elles est également resté stable à 7,25%.

  • La purge n'en finit plus: 20.000 personnes mises au pas

    Le grand "nettoyage" promis par Erdogan n'en finit plus: 9.000 fonctionnaire de l'Intérieur, 6.000 militaires, 3.000 juges, 1.500 fonctionnaires des Finances, sans comptes les 257 personnes virées des services du Premier ministre... Au total, on arrive à 20.000 personnes limogées, arrêtées, et/ou emprisonnées.

  • 10% du staff du Premier ministre amputé

    Pas moins de 257 personnes du staff du Premier ministre ont été écartées, de sources proches de ce personnel. En tout 2.600 personnes travaillent dans ce service.

    Le service des Affaires religieuses perd quant à lui 492 membres de son personnel. Le Diyanet (Direction des affaires religieuses, autorité musulmane suprême du pays) occupe plus de 100.000 personnes.

  • Ankara a envoyé des "dossiers" à Washington pour extrader Gülen

    Le gouvernement turc a envoyé des dossiers aux Etats-Unis pour demander l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen accusé d'être lié à la tentative de putsch.

    "Nous leur présenterons plus de preuves qu'ils n'en veulent. Je vous le dis: ne protégez pas davantage ce traître."

    Binali Yildirim
    Premier ministre turc

    "Nous avons envoyé quatre dossiers aux Etats-Unis pour (demander) l'extradition du terroriste-en-chef", a déclaré le Premier ministre Yildirim au Parlement. "Nous leur présenterons plus de preuves qu'ils n'en veulent. Je vous le dis: ne protégez pas davantage ce traître."

    "Nous n'avons pas le moindre doute au sujet de qui a mis en oeuvre et exécuté" le putsch avorté, pointant du doigt l'"organisation terroriste parallèle", expression désignant le réseau de M. Gülen.

  • "D'importantes décions" demain pour "une sécurité à 100%"

    Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a prévenu que "des décisions importantes" seraient annoncées ce mercredi pour secourir le pays des "circonstances extraordinaires" qui prévalent depuis le 15 juillet.

    Yildirim a précisé qu'il agirait pour assurer "la sécurité à 100%" des 80 millions de Turcs.

    Le president Erdogan avait indiqué plus tôt dans la journée que le Conseil national de sécurité se réunirait mercredi pour engager un nouveau processus pour le pays.

    ©EPA

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