Une embauche sur deux se fait sous contrat temporaire
La Banque nationale épingle, dans son rapport annuel, une forte progression ces dix dernières années des contrats temporaires et à temps partiel pour les nouvelles embauches.
La croissance économique actuelle, même si elle est relativement modeste, n’en demeure pas moins très riche en emplois. Le nouveau rapport annuel de la Banque nationale pointe la création de 59.000 emplois au cours de l’année 2018. Ceux-ci viennent s’ajouter aux 41.000 postes créés en 2015, 59.000 en 2016 et 65.000 en 2017. Pour le gouverneur de la Banque nationale, Pierre Wunsch, "les mesures prises par le gouvernement ont au moins contribué à ce résultat".
Voilà pour le côté face. Côté pile en revanche, le rapport épingle une certaine précarisation du travail des jeunes. "La part des emplois temporaires parmi les nouveaux recrutements a sensiblement augmenté depuis 2008", peut-on lire. 2008 est la dernière année durant laquelle le marché du travail n’avait pas encore été touché par la grande récession.
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Sont considérés comme temporaires les emplois sous contrat à durée déterminée (CDD), ceux sous contrat d’intérim, de remplacement ou pour accomplir une tâche déterminée, et le travail étudiant. En 2018, 46% des embauches ont été réalisées sous une de ces formes, ce qui représente une hausse de 12 points de pourcentage par rapport à 2008 où on n’était qu’à 34%. Les contrats permanents proposés aux personnes nouvelles engagées ont, quant à eux, chuté de 66% en 2008 à 54% en 2018.
L’abolition de la période d’essai a alimenté cette tendance.
Passage obligé
Cette évolution n’est pas sans rapport avec la suppression, en 2014, de la période d’essai. Ce qui pousse les entreprises à davantage de prudence lorsqu’elles engagent.
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Cela étant, en dépit des embauches plus fréquentes sous contrat temporaire, la part des salariés sous ce statut dans l’ensemble des effectifs n’a progressé que de 1,4 point de pourcentage depuis 2008, pour atteindre 10% en 2017.
Pour un nombre croissant d’entre eux, ces contrats sont devenus un passage obligé avant l’obtention d’un contrat à durée indéterminée (CDI). Selon une étude de Federgon, deux tiers des intérimaires obtiennent un CDI dans un délai d’un an après le début de leur mission.