2024 sera probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée
Depuis janvier, la température mondiale est déjà 0,27°C plus chaude que la même période de 2023. Il est de plus en plus probable que ce sera une nouvelle année record de chaleur.
En Belgique comme au niveau mondial, ce mois de juillet est légèrement moins chaud que l'an dernier. Mais pas de quoi souffler pour autant face au réchauffement climatique global: il reste le deuxième mois le plus chaud jamais enregistré, toutes saisons confondues, avec un écart de 1,48°C par rapport à un mois de juillet normal pour la période 1850-1900, avant que les hommes ne commencent à rejeter en masse des gaz à effet de serre.
Et ce n'est qu'un relatif répit: les treize derniers mois ont tous battu un record de chaleur mensuel, au-dessus de la limite symbolique des 1,5°C de réchauffement, souligne l'observatoire européen du changement climatique Copernicus. Cette triste série "a pris fin, mais seulement d'un cheveu", souligne Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.
"Le monde est en train de devenir trop chaud pour que nous puissions y faire face."
Catastrophes en série
"Le contexte général n'a pas changé: notre climat continue de se réchauffer", souligne Mme Burgess. "Les effets dévastateurs du changement climatique ont commencé bien avant 2023 et se poursuivront jusqu'à ce que les émissions mondiales de gaz à effet de serre atteignent la neutralité carbone."
"Le monde est en train de devenir trop chaud pour que nous puissions y faire face", s'est alarmée mercredi Celeste Saulo, la vice-présidente de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En effet, juillet n'a pas été épargné par les conditions climatiques extrêmes, avec des vagues de chaleur en Europe centrale et en Méditerranée, des inondations record au Pakistan et en Chine, l'ouragan Béryl dans les Caraïbes, des glissements de terrain en Inde et des mégafeux en Californie. Le record de la journée la plus chaude a été battu par deux fois, les 22 et 23 juillet.
"Il est de plus en plus probable que 2024 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée."
La fin d'El Nino se fait peu sentir
Surtout malgré la fin du phénomène de réchauffement climatique El Nino, la baisse de température des océans a été moindre que prévu: leur température moyenne en juillet a été de 20,88°C, soit à peine 0,01°C de moins que l'an dernier. De quoi limiter l'effet rafraîchissant des océans, qui absorbent 90% de l'excès de chaleur généré par les activités humaines.
Par conséquent, beaucoup d'experts prédisent déjà que 2024 battra le record de chaleur de l'an dernier. Depuis janvier, la température mondiale est déjà 0,27°C plus chaude que la même période de 2023, souligne Copernicus. Il faudrait une forte baisse pour la fin d'année pour que 2024 termine en dessous de 2023. "Cela s'est rarement produit", souligne Copernicus au regard des mesures prises depuis 1850, "ce qui rend de plus en plus probable le fait que 2024 sera l'année la plus chaude jamais enregistrée".
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