À la COP29, la Belgique défend l'ambition climatique et la compétitivité de l'Europe
Tout en plaidant pour des objectifs climatiques ambitieux, Alexander De Croo a souligné que l'Europe va redoubler d'efforts pour renforcer sa compétitivité.
Le ton de la 29ᵉ conférence climat des Nations unies est donné, ces mardi et mercredi, par le sommet des dirigeants: un chapelet de discours de dizaines de chefs d'États et de gouvernement, marqué cette année par des absences notables, y compris chez les Européens.
Si Emmanuel Macron, Olaf Scholz – ou même la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – n'ont pas fait le déplacement, la Belgique aura été dûment représentée, fut-ce par un Premier ministre en affaires courantes.
"La Belgique et l'UE vont redoubler d'efforts pour renforcer la compétitivité et la durabilité de notre économie."
Appel à l'ambition
À la tribune de Bakou, Alexander De Croo a défendu ce mardi une politique climatique ambitieuse "mais efficace et flexible", et des politiques favorisant le développement économique.
Le monde a besoin de "plus de croissance, plus de coopération, plus d'innovation, plus d'investissements", a-t-il dit. Ajoutant que la concurrence mondiale doit être équitable, De Croo a assuré que "la Belgique et l'UE vont redoubler d'efforts pour renforcer la compétitivité et la durabilité de notre économie".
Il n'aura pas prononcé le mot "ambition", mais il a souligné que "si nous ne modifions pas nos politiques, nous verrons une hausse [des températures] de 3°C d'ici à la fin du siècle" ; et appelé à ce que les nations adoptent des plans nationaux alignés avec l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C. Selon les Nations unies, respecter cet objectif de l'Accord de Paris nécessiterait un arrêt de la hausse des émissions avant 2025 et une baisse de 42% des émissions d'ici à 2030.
Pour mémoire, la Belgique a réduit ses émissions de 28% en 30 ans, en grande partie sous l'effet de sa désindustrialisation. Elle n'est pas sur les rails pour respecter ses engagements en matière de réduction d'émissions. Selon un baromètre établi par l'administration fédérale du climat, aucun secteur en Belgique n'est sur une trajectoire cohérente avec les scénarios de neutralité climatique, et certains indicateurs évoluent dans la mauvaise direction.
"Nous devrions prioriser les besoins des pays les moins développés et les plus vulnérables."
"Prioriser les moins vulnérables"
L'objectif central de la conférence de Bakou est de définir un nouvel objectif de financement de l'action climat pour permettre aux pays du sud de s'adapter au réchauffement et de tendre vers un développement décarboné.
À cet effet, "nous devrions prioriser les besoins des pays les moins développés et les plus vulnérables", a estimé Alexander De Croo, soulignant que les milliers de milliards d'investissements nécessaires chaque année ne pourront être consentis qu'en mobilisant les acteurs privés.
À ce titre, il a souligné que la Belgique avait doublé son financement pour l'action climat, "octroyé principalement sous forme de dons et centré sur les pays les moins développés" (248 millions d'euros en 2023). Il a aussi indiqué que la Belgique avait mobilisé, grâce à des garanties publiques, un demi milliard d'euros de plus à destination de pays en développement.
Selon l'OCDE, le centre d'études économiques des pays développés, les besoins annuels de financement climat dans les pays en développement pourraient se situer entre 550 et 2.500 milliards de dollars à partir de 2030.
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