Pfizer va temporairement réduire ses livraisons de vaccins
Dans le but d'augmenter la capacité de production de son vaccin anti-Covid, Pfizer annonce un retard de livraison. La semaine prochaine, la Belgique ne recevra que 60.000 doses, au lieu de 100.000. Retour à la normale dès la semaine d'après.
Pfizer et son collaborateur BioNTech ne parviennent déjà pas à répondre à la demande colossale des pays européens, et voilà que le groupe pharma américain annonce qu’il devra réduire la livraison en Europe à partir de la semaine prochaine. En cause, des travaux prévus dans son usine de production de Puurs, dans la province d’Anvers. Pfizer annonce qu'il y aura "un impact temporaire sur les livraisons de janvier à début février" (trois à quatre semaines, indique le ministère allemand de la Santé).
Mais qu’après, le nombre de doses disponibles augmentera de 1,3 à 2 milliards de doses. Les autorités norvégiennes, qui ont été les premières à lancer l’alerte, ont indiqué s’attendre à une baisse temporaire de 17,8% de leurs livraisons.
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Pfizer a toutefois assuré que les doses attendues par l'UE au 1er trimestre seront bien livrées comme prévu, a indiqué la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Laquelle a "immédiatement appelé le directeur-général de Pfizer" après l'annonce de ces retards.
Quel impact concret cela aura-t-il sur les livraisons à destination de la Belgique? Seules celles de la semaine prochaine seront touchées, annonce l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé. Au lieu de recevoir quelque 100.000 doses, la Belgique ne pourra compter que sur 60.000. Le rythme normal de 100.000 doses hebdomadaires reprendra dès la semaine suivante et le retard des 40.000 doses manquantes pourra être comblé à partir de la mi-février. Reste à déterminer si cela aura un impact sur le planning de vaccination.
"Nous devons apporter des changements à nos process et à nos installations de fabrication, ce qui nécessite des autorisations réglementaires supplémentaires."
Le site de Puurs est le centre européen de production des vaccins de Pfizer et BioNTech. Un site qui tourne déjà à plein rendement. BioNTech a créé une nouvelle unité de fabrication à Marburg, en Allemagne, pour augmenter sa production. La société a également conclu des contrats avec 5 autres fabricants pharmaceutiques en Europe. En France, notamment, c’est le sous-traitant Delpharm qui produit une partie des vaccins de BioNTech. À noter qu’un autre sous-traitant français, Recipharm, produira à partir de fin février le vaccin de Moderna, le deuxième vaccin validé par l’Europe pour lutter contre le coronavirus.
Les pharmas se serrent les coudes
Une telle collaboration, d’une telle ampleur, est unique dans l’histoire des pharmas. À un tel point que Sanofi, qui est en retard pour la production de son propre vaccin (qu’il développe avec GSK en Belgique), étudie la possibilité de mettre ses lignes de production au service de ses concurrents. Le groupe français accueillerait le vaccin de BioNTech justement, mais aussi celui que le Belge Janssen Pharmaceutica (filiale de l’Américain Johnson & Johnson) est en train de développer.
Sans citer aucun nom de laboratoire, Sanofi, interrogé par l'AFP, a indiqué qu'il "évalue en particulier la faisabilité technique d'effectuer temporairement certaines étapes de fabrication pour soutenir d'autres fabricants de vaccins Covid-19", en soulignant qu'il s'agissait à ce stade "d'une réflexion encore très préliminaire". Selon la ministre française déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, la question est d'abord d'ordre "technique", notamment "ont-ils des cuves et des équipes, des capacités de fabrication qui sont libres".
Voilà donc des collaborations inédites face à l’enjeu historique de la lutte contre le Covid-19. Mais dévier ou agrandir une ligne de production prend du temps. Raison pour laquelle Pfizer et BioNTech nous demandent encore un peu plus de patience. Ce qui a lieu de rendre particulièrement nerveuses les capitales européennes.
Près de 50.000 personnes ont été vaccinées en Belgique
Depuis le lancement officiel début janvier de la campagne de vaccination contre le coronavirus en Belgique, 49.847 personnes ont reçu la première injection du vaccin de Pfizer/BioNtech, le seul disponible à ce jour sur le territoire belge, ressort-il vendredi des premiers chiffres compilés par l'Institut de santé publique Sciensano.