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Obama sur le front "Sandy", Romney en campagne

(© Jewel Samad)

La "surprise d'octobre" aura pris la forme d'un ouragan cette année. Alors que le président Obama a cessé de faire campagne dès samedi, et se rendra cemercredi dans le New Jersey pour y constater les dégâts causés par Sandy, Mitt Romney, lui, continue à sillonner le pays. Le républicain doit également s'expliquer sur la promesse qu'il avait faite l'an passé de supprimer la Fema, l'Agence fédérale chargée des situations de crise.

Barack Obama a quitté depuis samedi la course électorale pour se concentrer sur ses fonctions de président après le passage de la méga-tempête Sandy, mais son adversaire Mitt Romney, dépourvu de rôle officiel, a choisi de repartir tous azimuts en campagne.

La "surprise d'octobre", événement capable de bouleverser l'élection présidentielle, a pris cette année la forme d'une dépression post-tropicale massive, qui a frappé de plein fouet le nord-est du pays dans la nuit de lundi à mardi, y faisant au moins 34 morts et de très importants dégâts, notamment dans le New Jersey et à New York.

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Le président a rapidement dégagé son agenda de lundi, mardi et mercredi pour s'afficher aux commandes de l'Etat fédéral à Washington et se consacrer aux sinistrés de Sandy. Ses collaborateurs ont indiqué qu'il avait été tenu au courant "toute la nuit" de l'évolution de la tempête. Mardi, il a rendu visite aux sauveteurs de la Croix-Rouge dans la capitale. A une semaine de l'élection présidentielle, dans une période habituellement saturée de déplacements, il n'a tenu aucune réunion électorale depuis samedi.

Romney prévu en Floride ce mercredi

Dans le même temps, Romney, qui n'a pas de fonction exécutive, a annulé quelques réunions électorales mais continué à sillonner les Etats clés du Midwest lundi et mardi. A Kettering, dans l'Ohio (nord), il a certes participé à une collecte de vivres et de fonds en faveur de la Croix-Rouge et à destination des sinistrés de la côte Est, prenant le micro pour appeler à la compassion, sans évoquer la politique.

Mais dès mercredi, il lancera un blitz électoral dans les trois plus grandes villes de Floride (sud-est), accompagné des deux poids lourds de l'Etat: le gouverneur Jeb Bush, frère de l'ancien président George W., et le sénateur Marco Rubio, très populaire parmi la population d'origine cubaine.

Le camp Obama n'a pas cessé de faire campagne pendant la tempête, le président ayant confié à son vice-président et à l'ancien président Bill Clinton le soin de défendre ses couleurs. Le contraste entre les emplois du temps des deux hommes n'en reste pas moins éclatant.

Les louanges de Chris Christie

Le président a même reçu un hommage aussi inattendu que bienvenu de la part de l'un des plus solides soutiens républicains de Mitt Romney, le gouverneur du New Jersey Chris Christie. Ce dernier, qui depuis le début de la campagne ne ménage pas ses critiques contre Obama, a fait le tour des télévisions mardi matin en félicitant le président pour sa gestion de la crise.

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"Le président a été formidable. Je lui ai parlé trois fois hier, il m'a appelé la dernière fois à minuit pour me demander ce dont j'avais besoin, et je lui ai demandé d'accélérer la déclaration de catastrophe majeure", a expliqué Chris Christie sur la chaîne MSNBC. "Il n'a pas parlé une seule fois des élections, et si lui-même, qui est candidat, n'en parle pas, vous pouvez être sûr que les habitants du New Jersey ne s'y intéressent pas non plus", a ajouté le gouverneur sur CNN.

Le président se rendra mercredi dans le New Jersey, l'Etat qui a été le plus durement touché par la tempête. Il y constatera les dégâts causés par Sandy en compagnie de Christie. Un choix qui n'est peut-être pas innocent, vu la publicité que les louanges de Chrisite lui font depuis ce mardi.

Romney mal pris sur la Fema

De son côté, Mitt Romney est pressé depuis lundi de s'expliquer sur des propos tenus en juin 2011. Les journalistes l'accompagnant lui ont ainsi demandé en vain plus d'une dizaine de fois s'il comptait supprimer l'Agence fédérale chargée des situations de crise (FEMA), comme il semblait l'entendre dans un débat de la primaire républicaine -- à une époque où Mitt Romney tentait de convaincre les plus conservateurs du parti qu'il était l'un des leurs.

"A chaque fois qu'on a l'occasion de prendre quelque chose de l'Etat fédéral et de la confier aux Etats, c'est la bonne direction à prendre. Et si on peut aller encore plus loin et la confier au secteur privé, c'est encore mieux", affirmait-il. La FEMA joue un rôle crucial d'assistance aux Etats depuis lundi, et Chris Christie lui-même a loué la coopération de l'Etat fédéral.

Mais l'impact de Sandy et sa gestion par les deux hommes sur l'élection reste incertain, dans une course qui dépend aussi largement de facteurs locaux, propres à chaque Etat-clé. Elément supplémentaire d'incertitude, les candidats naviguent à vue, avec un arrêt quasi-total de la couverture de la campagne électorale par les médias, et une raréfaction attendue des sondages dans les prochains jours, notamment le point quotidien de Gallup.

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