Gouvernement fédéral: l'Arizona de Bart De Wever patine devant la case Palais
Le week-end n'a pas suffi à mettre d'accord les cinq partis de l'Arizona, tandis que la méthode du formateur Bart De Wever commence à susciter des interrogations.
Lundi, Bart De Wever a tenté "un dernier push" pour rassembler les cinq partis de l'Arizona autour d'une nouvelle proposition budgétaire et un plan de réformes socio-économiques. Ce mardi, le formateur a, en effet, rendez-vous pour un nouveau rapport au Roi.
Le club des cinq a remis le socio-économique sur le métier ce week-end, mais les choses ne se sont pas exactement déroulées comme prévu, N-VA, MR, CD&V, Vooruit et Engagés ne parvenant même pas à se mettre d'accord sur la méthode de négociation.
D'un côté, Bart De Wever, suivi par le MR, souhaitait un accord préalable sur le cadre budgétaire avant d'entrer dans le détail des réformes. De l'autre, Vooruit, Engagés et CD&V estimaient qu'à partir d'accords sur les réformes devait naître le cadre budgétaire de la prochaine législature. Ce contentieux semble susciter des critiques à l'égard de la méthode du formateur.
"Il crée de faux ultimatums. En général, on atterrit sur le budget en fin de négociation, pas au milieu", commente un proche de la formation fédérale. "De plus, il n'a obtenu encore aucun accord partiel sur les nombreux groupes de travail thématiques qui sont organisés depuis cet été", poursuit-il. D'autres sources confirment de profonds désaccords sur la migration, par exemple.
Les débats s'articulent toujours autour d'un effort budgétaire de 23 milliards d'euros sur la législature, incluant 16 à 18 milliards d'économies pures [...].
Le MR met la pression
Le président de la N-VA, par ailleurs candidat Premier-ministre, est à la manœuvre depuis le 9 juin et n'a effectivement réussi, jusqu'ici, qu'à mettre cinq partis à table.
Dimanche, des réunions en bilatérales n'ont pas permis de crever l'abcès, tandis que de nouvelles tensions entre MR et Vooruit étaient réapparues sur la question fiscale. Pour rappel, le MR a déjà été mis dans le coin en août, après avoir refusé une taxation des plus-values. À l'automne, c'est Vooruit qui quittait la table faute de contribution suffisante des "épaules les plus larges" à l'assainissement budgétaire.
"Le MR soutient pleinement le travail actuel du formateur, Bart De Wever."
"Ces deux partis doivent maintenant obtenir quelque chose de suffisant pour justifier leur présence à table", analysait-on au sein de l'Arizona. Les débats s'articulent toujours autour d'un effort budgétaire de 23 milliards d'euros sur la législature, incluant 16 à 18 milliards d'économies pures, le reste couvrant des politiques nouvelles en défense et sécurité, en allègements fiscaux ou encore en soutien aux CPAS.
Tous les partis se sont murés dans le silence lundi, à l'exception du MR. Dans la foulée de leur bureau politique, les troupes de Georges-Louis Bouchez se sont fendues, en effet, d'un communiqué. "Le MR soutient pleinement le travail actuel du formateur, Bart De Wever, y lit-on. Il est impératif de mettre sur pied un gouvernement avant la fin de l’année, l’urgence budgétaire est là et nous ne pouvons plus attendre." Et les libéraux d'insister sur la nécessité de réformer les politiques fédérales afin de renforcer la compétitivité des entreprises.
Le dossier Inami renvoyé à l'Arizona
Parallèlement, le gouvernement en affaires courantes a renvoyé le dossier du budget de l'Inami à l'Arizona, malgré la volonté de Vooruit d'obtenir une décision plus rapide. Marqué par un dérapage de quelque 300 millions d'euros, le budget des soins de santé est soumis à une norme de croissance de 2,5% (hors indexation), qui ne bougera pas sans nouvelle décision politique.
La hauteur de cette norme est en débat au sein de l'Arizona, mais elle peut être modifiée en cours d'année. À l'inverse, si Bart De Wever souhaite des mesures fiscales effectives dès 2025, il lui faudra atterrir d'ici à la fin de l'année.
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