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PS et Ecolo monnaient l'envoi d'une frégate belge en mer Rouge

Depuis le mois de novembre, les Houthis, une milice yéménite, menacent le trafic commercial en mer Rouge. ©REUTERS

Les partis du gouvernement sont divisés sur la ligne politique de la Belgique dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas et de la sécurisation du trafic maritime en mer Rouge.

Comme le Premier ministre Alexander De Croo s'y était engagé auprès de l'aile gauche du gouvernement avant son déplacement en Chine, un conseil des ministres restreint (kern) sera consacré, ce vendredi, à la situation à Gaza.

À la base de cet ordre du jour, la volonté – notamment exprimée par la vice-Première Groen Petra De Sutter – de voir la Belgique saisir la Cour de justice internationale "dans la foulée" de l'Afrique du Sud. Cette dernière accuse Israël de génocide suite à l'action militaire menée par Tsahal en réponse aux massacres du 7 octobre.

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Le PS tente de monnayer l'envoi par la Défense d'une frégate en mer Rouge pour épauler la coalition menée par les États-Unis.

Après avoir abandonné l'idée de joindre notre pays à l'action sud-africaine, Ecolo estime que la Belgique doit s'employer à vérifier le "risque de génocide" à Gaza. Le Parti socialiste est sur une ligne semblable, d'autant que la Cour, qui mettra des années à instruire le caractère génocidaire de l'action israélienne, pourrait statuer sur des mesures provisoires telles que la cessation des combats. Des mesures qui n'auront toutefois aucune chance d'avoir le moindre effet sur le terrain, comme ce fut déjà le cas pour la Russie suite à l'invasion de l'Ukraine.

Un troc gouvernemental

Mais, en opposition aux libéraux, socialistes et écologistes sont décidés à peser de tout leur poids sur la ligne politique suivie par la Belgique dans le cadre de la guerre Hamas-Israël. Quitte à lier d'autres dossiers à la discussion gouvernementale.

C'est ainsi que le PS tente de monnayer l'envoi d'une frégate en mer Rouge par la Défense pour épauler la coalition menée par les États-Unis, et soutenue depuis fin 2023 par l'Union européenne, afin de protéger le trafic maritime commercial menacé par les Houthis, milice yéménite proche de l'Iran.

Cela fait plusieurs semaines qu'au nom de la défense des Gazaouis, les Houthis visent des porte-containers, poussant les transporteurs maritimes à passer par le sud de l'Afrique, plutôt que par le canal de Suez, pour rejoindre de l'Europe. Ce qui tire les prix à la hausse et perturbe la production industrielle, comme c'est le cas chez Volvo en Belgique.

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Cette demande de soutien a été faite à la Belgique par la coalition. L'idée est de déployer une frégate qui doit participer, cette année, à Emasoh, une opération multinationale de sécurisation du trafic maritime dans la région du détroit d'Ormuz, contrôlé par l'Iran.

"Il n'est pas question que la Belgique participe à des bombardements au Yémen."

Hadja Lahbib
Ministre des Affaires étrangères

Le PS pointe un déséquilibre moral

"Être capable de se mobiliser militairement pour protéger des bateaux sans avoir fait le maximum pour protéger des gens (la population de Gaza, NDLR), il y a là un déséquilibre du point de vue moral, explique Malik Ben Achour, député PS. La question est de savoir comment le gouvernement peut se positionner pour modifier ce déséquilibre important."

Le PS invoque la saisie de la Cour de justice internationale contre Israël ou encore l'envoi d'aide humanitaire à Gaza. Et le PS d'ajouter que nombre de pays européens se désolidarisent des bombardements menés par l'armée américaine contre les Houthis au Yémen et de plaider contre le risque d'escalade dans la région.

"La Belgique prendra ses responsabilités pour défendre ses intérêts en mer Rouge, mais il n'est pas question qu'elle participe à des bombardements au Yémen", a précisé Hadja Lahbib, ministre MR des Affaires étrangères, à la Chambre jeudi. Notons que la frégate belge concernée n'est pas équipée pour de tels bombardements, mais doit servir à la défense des porte-avions.

Quant à une action devant la Cour de justice internationale, la ministre des Affaires étrangère indique, en citant l'Allemagne qui a pris position pour Israël, que la procédure n'étant pas "ouverte" à ce stade, la question ne se pose pas encore au niveau belge.

Le résumé
  • Vendredi, le kern se réunira pour discuter de la situation dans la bande de Gaza.
  • La gauche du gouvernement tente d'obtenir une action de la Belgique auprès de la Cour de justice internationale.
  • Quitte à mettre en question la participation belge à la protection du trafic maritime, menacé en mer Rouge par les rebelles Houthis.
Dossier | Guerre Israël-Hamas

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