Suivre la situation à Gaza | 33 morts dans une frappe israélienne sur un bureau de poste

Cela fait désormais 14 mois que la bande de Gaza est sous les bombardements de l'armée israélienne. Celle-ci a lancé une offensive meurtrière qui ne semble pas avoir de fin, suite à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le territoire israélien.

On vous résume les derniers développements de cette guerre qui a déjà provoqué la mort de près de 45.000 Palestiniens.

Les dernières infos à retenir

• Une frappe israélienne contre un bureau de poste du camp de réfugiés de Nousseirat abritant des habitants de Gaza a tué au moins 33 Palestiniens et en a blessé 50, ont indiqué des médecins présents dans l'enclave palestinienne. L'armée israélienne a déclaré qu'elle visait un haut responsable du groupe Jihad islamique. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 44.875 morts et 106.454 blessés depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

• Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé vendredi voir des "signes encourageants" d'un progrès vers un cessez-le-feu à Gaza. En visite à Ankara pour sa douzième tournée dans la région depuis le début du conflit, il a demandé à la Turquie d'utiliser son influence sur le Hamas pour l'encourager à accepter cette trêve. "Ce que nous avons vu ces dernières semaines constitue des signes aussi encourageants que possible", a déclaré M. Blinken.

Le contexte

Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre intense contre la bande de Gaza. Après des mois de bombardements, ce territoire palestinien de 41 kilomètres de long, enclavé entre la mer Méditerranée et la barrière de séparation érigée par Israël, où s'entassaient deux millions d'habitants avant le début de la guerre, ressemble en grande partie à un champ de ruines.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a juré de "détruire" totalement le Hamas, l'organisation qui dirige la bande de Gaza. L'armée israélienne mène donc une offensive sans relâche depuis plus d'un an, qui a d'ores et déjà provoqué la mort de près de 45.000 Palestiniens et une catastrophe humanitaire sans précédent.

Selon un réquisitoire détaillé de l'ONG Amnesty International, Israël est responsable de crime de génocide à Gaza. La Cour pénale internationale, elle, accuse Benyamin Netanyahou de crimes contre l'humanité et crimes de guerre et a émis un mandat d'arrêt international contre lui.

Malgré les nombreux appels internationaux à un cessez-le-feu, le gouvernement Netanyahou semble s'engluer dans cette guerre sans perspective d'en sortir prochainement.

Mi-septembre, Israël s'est également mis à bombarder le Hezbollah, au Liban, provoquant des centaines de morts civils. Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre Israël et le Hezbollah fin-novembre. Les tensions grandissent par ailleurs entre Israël et l'Iran.

La vue d'ensemble

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948 et la guerre du Kippour en 1973, l'État israélien n'a cessé de grignoter du territoire au peuple palestinien, dont les droits ont peu à peu été bafoués.

Aujourd'hui, la population palestinienne est en partie sous le joug d'Israël: en Cisjordanie, Israël occupe et contrôle une partie du territoire palestinien et impose des restrictions, notamment en termes de liberté de circulation. Quant à la bande de Gaza, elle est soumise à un blocus sévère de la part d'Israël depuis plus de 15 ans.

"L'enfermement, la colonisation, la mise à l'index sont des vecteurs qui expliquent l'explosion de violence" du 7 octobre 2023, lorsque le Hamas attaque Israël et tue 1.200 personnes sur son territoire, expliquait Elena Aoun, professeure en relations internationales à l'UCLouvain au lendemain de ces événements. À cette époque, "la communauté internationale ignore la situation de ces personnes et les États arabes sont en train de normaliser leur situation avec Israël. Les Palestiniens ont (eu) l'impression de tomber dans l'oubli le plus total", ajoutait Elena Aoun.

Depuis 1948, plusieurs affrontements ont opposé le peuple palestinien au gouvernement israélien, dont la première intifada de 1987 à 1993, et la seconde de 2000 à 2005.