Dix médailles belges, un record… au goût de trop peu
Avec dix médailles, la Belgique a enregistré sa meilleure performance depuis 100 ans et les Jeux de… Paris en 1924. Pourtant, le bilan a un léger goût d’inachevé.
Trois médailles d'or, une d'argent et six de bronze, soit dix breloques. Jamais depuis les Jeux de Paris en 1924, la Belgique n'avait obtenu autant de médailles. C'était l'espoir du COIB. L'objectif est donc atteint.
"Ce qui est remarquable, c'est que l'on continue de progresser: la Belgique a eu deux médailles à Pékin, trois à Londres, six à Rio, sept à Tokyo et dix à Paris", se félicite Thierry Zintz, professeur émérite en management des organisations sportives à l’UCLouvain.
On note aussi une hausse sensible du nombre de diplômes olympiques. Il s'agit de sportifs ayant terminé dans le top 8 de leur discipline. Il y en a eu 33 à Paris contre 26 à Tokyo. "Cela montre que le projet BeGold du COIB (investir dans les athlètes les plus à même de dérocher ce top 8, NDLR) est la bonne stratégie", constate Thierry Zintz.
"Ça s'est joué à peu de choses, comme les shoot-outs pour les hockeyeuses qui sont une loterie."
Médailles "en chocolat"
Pourtant, pour bon nombre d'amateurs de sport, le bilan de ces JO s'achève avec un petit goût de trop peu. Avec huit quatrièmes places, la Belgique a loupé d'un fifrelin autant de médailles de bronze, qu'on appelle des "médailles en chocolat". "Aux JO, c'est toujours la même chose, il y a des athlètes qui performent mieux que prévu, d'autres moins", relève Thierry Zintz. La déception des résultats des hockeyeurs, par exemple, a été compensée en partie par la médaille de bronze surprise de la judokate Gabriele Willems ou celle du pistard Fabio Van den Bossche.
Globalement aussi, les sports collectifs ont loupé le coche de très peu. Un problème de gestion mentale? "Ça s'est joué à peu de choses, comme les shoot-outs pour les hockeyeuses qui sont une loterie", observe Thierry Zintz qui préfère largement voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide. La Belgique est ainsi passée de la 29ᵉ à la 25ᵉ place au tableau des médailles.
Et puis, on aura toujours tendance à se comparer avec d'autres pays ayant une population plus ou moins similaire. La Belgique termine certes derrière six pays moins peuplés, mais devant des membres de l'Union européenne comme la Bulgarie, la Tchéquie, le Danemark, la Croatie, la Slovénie, l'Autriche ou encore la Pologne qui est plus de trois fois plus peuplée.
"Il y a aux Pays-Bas une vraie culture du sport qui implique l'ensemble de la société, du politique aux entreprises, en passant par la population."
Loin derrière nos voisins néerlandais
De même, les Pays-Bas terminent 6e avec 34 médailles alors que le pays ne comporte que 6 millions d'habitants de plus que la Belgique.
"Il y a là-bas une vraie culture du sport qui implique l'ensemble de la société, du politique aux entreprises, en passant par la population, observe l'expert; le sport y est un outil de branding. Chez nous, c'est plus compliqué avec trois communautés compétentes pour la politique sportive."
Est-ce à dire qu'une politique sportive fédérale et non communautarisée permettrait de mieux performer? "Il faudrait pour cela que le sport soit une priorité des dirigeants", conclut Thierry Zintz, tout en se réjouissant de constater que dans la délégation belge à Paris il y avait proportionnellement autant de sportifs francophones que flamands.
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