En découvrant la DS au Salon de l’automobile de Paris en 1955, le public est plongé dans une ère nouvelle.
Et la France dévoile au monde l’image d’une industrie tournée vers la modernité et le confort. Une signature avant-gardiste encore flagrante aujourd’hui, lorsqu’on croise l’ancêtre, un collector souvent hors de prix.
La berline aux formes oblongues et aux chromes rutilants séduit d’emblée. Elle offre une esthétique audacieuse, empruntée à l’aviation. Son designer italien, Flaminio Bertoni, s’est adjoint le concours d’un ingénieur de l’aéronautique, André Lefebvre.
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Les innovations sont innombrables. La suspension hydropneumatique de série, empruntée à la Traction 6-H, assure une souplesse, un confort et une sécurité inégalées. De l’azote comprimé à 170 bars dans quatre sphères métallique préserve une assiette constante au véhicule. La hauteur de la voiture peut être réglée à volonté, ce qui lui permet de supporter de lourdes charges. Et de ranger le cric au rayon des souvenirs. Les roues, fixées par un seul écrou central, sont facilement amovibles. Sur la route, ses occupants ont une sensation de flottement aérien. Mais ce mécanisme, complexe, résiste mal à l’usure. Citroën l’a peu à peu abandonné, pour le proposer uniquement en option sur les C5 et de série sur les C6.
Autre nouveauté, les freins à disque, refroidis par un système ingénieux de prise d’air à l’avant de la voiture, garantissent, ici encore, une grande sécurité. L’arrivée de phares pivotants en 1968 plaira aussi au public.
Sous le capot, la belle déçoit. Au lieu d’installer, comme prévu, un puissant 6-cylindres en ligne, le constructeur doit, pour des raisons techniques, se contenter du 4-cylindres poussif de l’ancienne Traction Avant. L’introduction de l’électronique et du moteur à injection, dans la DS 21, lui donnera un coup de fouet.
La DS sera vite adoptée par les stars et les hommes politiques. Ses apparitions au cinéma ne se comptent plus. Et elle entra dans la légende lorsqu’elle permit au général de Gaulle de s’extirper du lieu de l’attentat dont il fut victime en 1962, à grande vitesse, avec deux pneus crevés et sur sol mouillé.
La nouvelle ligne DS ("Different Spirit") de Citroën, produite depuis 2010, n’a que les initiales en commun avec son ancêtre mythique.
Dans la dernière version de sa supernote socio-économique, le formateur Bart De Wever (N-VA) propose à nouveau une réforme fiscale incluant une réduction d'impôts. Le texte n'est pas du goût de Vooruit ni des démocrates chrétiens.