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analyse

ASO, la machine bien rodée qui se cache derrière la Grande Boucle

©Photo News

Derrière l’organisation du Tour de France se trouve le groupe Amaury Sport Organisation. Le Français a fait de la Grande Boucle son événement phare. Mais ASO, c’est aussi un tas d’autres courses mythiques et le Dakar.

On le répète depuis une semaine dans l’Echo, le Tour est une machine colossale. Chaque jour, 5.000 personnes vont s’affairer autour de l’événement, le troisième le plus regardé dans le monde. Une véritable petite ville à déplacer chaque jour. Depuis toujours, le déménagement quotidien et l’organisation générale sont assurés par Amaury Sport Organisation (ASO), qui dépend du groupe Amaury, spécialisé dans les médias. L’entreprise française est également propriétaire du célèbre quotidien sportif l’Equipe.

"En plus des créations et des rachats de courses, nous sommes également prestataires pour d’autres organisateurs. Ce qui est beaucoup moins risqué."

Pierre-Yves Thouault
Directeur adjoint d’ASO

"A une époque, c’était le journal qui faisait largement vivre le groupe. Aujourd’hui c’est plutôt ASO", sourit Pierre-Yves Thouault, le directeur adjoint d’Amaury Sport Organisation (ASO). S’il est fier de sa structure, le responsable n’est visiblement pas trop un fan de chiffres. "Nous sommes rentables et les revenus continuent à monter progressivement chaque année. Mais nous sommes dans un secteur très concurrentiel et on préfère éviter de donner les chiffres", esquive-t-il.

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Dans un article de 2016, l’hebdomadaire français L’Express avançait néanmoins quelques données sur le bilan d’ASO : un chiffre d’affaires de plus de 188 millions d’euros pour un résultat net de 32 millions. Pas un mot non plus sur les chiffres du Tour. Le patron se limite juste à une répartition des sources de revenus. "60% de nos rentrées viennent du sponsoring, 30% des droits télés et 10% des municipalités qui nous accueillent", détaille le directeur adjoint.

Le Tour mais pas seulement

Selon L’Express, le Tour pèserait environ la moitié des revenus. C’est encore beaucoup mais moins qu’auparavant. Car ASO ne se contente pas de la Grande Boucle pour remplir ses caisses et payer ses 300 collaborateurs dont 80 temps plein lui sont exclusivement dédiés. ASO est également actif sur quatre autres grands marchés : les sports moteurs, la course à pied, la voile et le golf. On doit ainsi quelques belles organisations au groupe. Les plus grands succès se nomment le Dakar ou le Marathon de Paris. Malgré la diversification, la pédale reste toutefois un focus crucial. A côté du tour, ASO assure également l’organisation d’autres grands rendez-vous du cyclisme. Paris-Nice, le Criterium du Dauphiné, Paris-Roubaix ou encore la Vuelta, le Tour d’Espagne font partie du portefeuille d’activités.

"Nous avons entrepris une politique de diversification il y a quelques années."

Pierre-Yves Thouault

L’offre ne cesse d’ailleurs de s’élargir. "Nous avons entrepris une politique de diversification il y a quelques années", confirme le numéro deux de l’entreprise. Dans le cyclisme, ASO s’est ainsi lancé sur de nouveaux marchés comme le Tour d’Oman, dont la première édition date de 2010. ASO a également lancé quelques critériums du Tour dans d’autres régions exotiques, dont Shanghai et Saitama au Japon.

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Un bon moyen de faire connaitre encore un peu plus la mythique course mais aussi d’alimenter les caisses. "En plus des créations et des rachats de courses, nous sommes également prestataires pour d’autres organisateurs. Ce qui est beaucoup moins risqué", soulève le directeur. "Comme nous empruntons la voie publique, il y a potentiellement beaucoup de danger. En tant qu’organisateur, on est le premier responsable, ce qui est plutôt stressant."

Sans surprise, la Belgique est également un marché très intéressant pour le géant français. "La Belgique est le pays du vélo par excellence, on mange et on dort cyclisme ici", explique encore le patron. Son entreprise assure aussi l’organisation de plusieurs courses importantes chez nous dont Liège-Bastogne-Liège et la Flèche Wallonne. Etendre l’activité dans notre pays ne serait d’ailleurs pas impossible. "Nous n’avons pas de projet en tête mais nous sommes toujours ouverts et à l’écoute de propositions ", assure le directeur adjoint.

Une caravane cruciale

"La caravane est un apport de sponsoring mais c’est surtout un moyen d’attirer la population sur les bords de la route."

arnaud martin
directeur adjoint d’aso

La Grande Boucle attire les foules, pleines d’admirations devant les performances des cyclistes. Mais les centaines de milliers de spectateurs ne font certainement pas le déplacement que pour ça. La célèbre caravane qui s’étend sur une dizaine de kilomètres est depuis bien longtemps un indispensable du Tour. Pour ASO, l’intérêt n’est toutefois pas que financier. "C’est un apport de sponsoring mais c’est surtout un moyen d’attirer la population sur les bords de la route. On estime que 40% des spectateurs viennent en priorité pour la caravane", indique Pierre-Yves Thouault.

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