À Bruxelles, il n'y a jamais eu autant de personnes dépendant d'un revenu du CPAS
À Bruxelles, plus de 53.000 personnes faisaient appel à un CPAS en 2023. Une hausse de 5,4%. Bruxelles concentre près d'un tiers des revenus du CPAS en Belgique.
Plus de 53.000 personnes bénéficiaient d'un revenu du CPAS à Bruxelles en 2023. Cela représente une hausse de 5,4% par rapport à l'année précédente. C'est l'un des indicateurs figurant dans le "Panorama socio-économique 2024" publié ce mercredi par l'Institut bruxellois de statistique et d'analyse (IBSA).
Le reportage diffusé par la VRT montrant de graves dysfonctionnements au CPAS d'Anderlecht a mis en lumière les conditions de travail déplorables dans lesquelles les assistants sociaux doivent attribuer les aides sociales.
Une conséquence, notamment, de l'accroissement incessant de la charge de travail. Ainsi, dans cette commune de l'ouest de Bruxelles, 9,1% de la population bénéficie d'un revenu d'intégration sociale ou équivalent. Les autres communes du "croissant pauvre" sont dans des situations semblables: Molenbeek (11,5%), Saint-Josse (9,7%) ou encore Schaerbeek (9,1%) tirent la moyenne régionale à la hausse.
Au total, 6,5% de la population bruxelloise âgée de 18 à 64 ans dépendent de l'aide financière d'un CPAS. C'est beaucoup plus qu'en Flandre (1,3%) ou en Wallonie (3,6%). Mais derrière ces moyennes régionales, on notera que la situation à Liège (7,5%) ou Charleroi (10%) est encore plus préoccupante.
La pauvreté progresse à Bruxelles
Au total, Bruxelles héberge près d'un tiers des bénéficiaires d'un revenu versé par le CPAS en Belgique, alors que la population bruxelloise représente 11% de celle du pays.
Ces chiffres s'inscrivent dans une tendance historique, avec une hausse quasi ininterrompue depuis 2002. Comment l'expliquer? Outre l'augmentation de la population bruxelloise, l'IBSA cite différents facteurs structurels et conjoncturels.
Parmi elles, les réformes en matières d'allocations d'insertion. Par ailleurs, le nombre d'étudiants faisant appel au CPAS a explosé, passant de 3.500 à 8.000 en l'espace de dix ans. Différentes vagues de réfugiés ont aussi contribué à cette hausse continue, dont la plus récente est l'arrivée des Ukrainiens en 2022 et 2023.
De manière générale, ces chiffres indiquent une progression quasi ininterrompue de la précarité dans la capitale depuis de nombreuses années, qui est également illustrée par d'autres indicateurs.
L'IBSA relève ainsi que plus d'un Bruxellois sur quatre vit dans un ménage avec des revenus faibles. Et, en 2023, 53.801 ménages étaient sur liste d'attente pour un logement social, soit 9% de plus que l'année précédente. Ceci alors que 62% des Bruxellois sont locataires. Et que les loyers y sont les plus chers du pays.
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