Les entreprises fuient Bruxelles, vraiment?
Une analyse des déménagements d'entreprises montre que Bruxelles n'est pas aussi désertée qu'on le croit.
Leonidas et ses pralines vont quitter Anderlecht pour s'installer à Nivelles. Avant ça, Delhaize avait lâché son siège de Molenbeek pour s'installer à Asse. Ce sont des cas emblématiques de grands noms qui quittent la Région bruxelloise. Il y a aussi Carrefour, qui a décidé de déménager d'Evere à Zaventem. Doit-on vraiment en déduire que les entreprises fuient Bruxelles?
L'Ibsa, l'institut bruxellois de statistique et d'analyse, a scruté le phénomène de la migration d'entreprises, de 2009 à 2020. 41.000 migrations, d’une commune belge à une autre, ont été recensées. Ce sont les sièges sociaux d'entreprises privées employant au moins un salarié qui sont pris en compte.
Selon l'activité
Premier constat: durant cette dizaine d'années, 2.941 entreprises ont déménagé leur siège social hors de la Région de Bruxelles-Capitale et 2.123 entreprises s'y sont installées. Au décompte, 818 entreprises ont donc quitté la Région, ce qui représente 0,6% des entreprises bruxelloises. Plutôt faible pour parler d'exode.
Bruxelles possède une certaine attractivité, puisque 28% des migrations d'entreprises belges l'ont pour origine et/ou destination. L'Ibsa constate aussi qu'il faut tempérer la notion négative de départ en fonction du secteur d'activité. Ainsi, dans l’horeca, le transport et l’entreposage, et l’associatif, la Région bruxelloise a perdu moins de 2 sociétés pour 1.000 entreprises actives. Mais dans l’information et la com', l'administratif ou encore les services aux personnes, une dizaine de boîtes, sur 1.000 entreprises actives, ont pris le large.
Localisations privilégiées
Toutes les communes n'expriment pas non plus la même tendance. Certaines localisations attirent des secteurs spécifiques. Comme les quartiers touristiques du centre qui accueillent une forte offre d'horeca. Ou les quartiers d'affaires qui regroupent de nombreux services financiers. Par contre, les anciens nœuds industriels, comme Molenbeek, connaissent un déficit migratoire de la part des entreprises, du fait de leur image dégradée et de leur manque d'accessibilité notamment.
Au final, le solde migratoire est donc bien négatif dans les communes résidentielles ou post-industrielles (Molenbeek et Schaerbeek), mais légèrement positif à Bruxelles-Ville et positif là où se situent des parcs d’activités économiques (Evere ou Anderlecht). Les communes de la périphérie se démarquent avec un solde qualifié de "très positif" par l'Ibsa. Il s'agit de zones accueillant une petite ville et plusieurs parcs d’activités comme Hal, Nivelles ou Gembloux.
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