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Voici le nouveau prix des titres-services à Bruxelles

Bernard Clerfayt, ministre de l'Emploi (DéFi): "En fixant le prix à la barre symbolique de 10 euros, nous répercutons la moitié de l'inflation sur l'utilisateur." ©BELGA

Garantir la soutenabilité budgétaire du système des titres-services tout en améliorant le bien-être au travail des aides-ménagères: voici la réforme sur laquelle s'est accordé le gouvernement bruxellois.

Le ministre de l'Emploi bruxellois, Bernard Clerfayt (DéFi), et ses collègues du gouvernement régional se sont accordés ce jeudi sur la réforme de la politique des titres-services dans la capitale.

Avec deux grands axes au menu, conformément à l'accord de majorité. D'une part, garantir la pérénnité d'un système dont le financement dérivait dangereusement au gré des indexations de salaires. D'autre part, améliorer les conditions de travail. Le tout en maintenant l'emploi dans un secteur qui occupe 27.000 personnes dans la capitale, dont une majorité écrasante de femmes (97%).

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De 9 à 10 euros par titre

La mesure la plus tangible pour les utilisateurs de titres-services concerne leur prix unitaire. Dès le 1er janvier 2023, il sera de 10 euros, contre 9 actuellement. Une augmentation justifiée par la charge toujours plus lourde du système pour les finances régionales.

+35%
La part du coût des titres-services supportée par les finances bruxelloises a augmenté de 35% entre 2016 et 2022.

Depuis 2016 en effet, quand la Région a repris la gestion des titres-services, le prix pour le grand public n'avait pas changé. Or, les deux tiers du prix réel d'un titre sont à charge des finances publiques. Indexations successives obligent, et puisqu'on n'avait pas touché au prix utilisateurs, la charge pour le budget bruxellois a augmenté de 35% en six ans, passant de 13,04 à 17,59 euros pour chacun des 16 millions de titres émis chaque année à Bruxelles.

Plus cher au-delà de 300 titres par an

Autre décision: diminuer le seuil du nombre de titres-services qu'une personne peut acheter au prix minimum chaque année à 300, contre 400 jusqu'ici. À partir du 301e chèque, le tarif sera de 12 euros.

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Pour les personnes qui bénéficient du régime spécial (handicapés à charge, ...), le prix par titre passe de 9 à 10 euros et le seuil est abaissé à 1.000 titres par an, contre 2.000 auparavant.

"Tout le monde peut comprendre que tout augmente, même ça. Cette réforme était inévitable au vu de l'augmentation des coûts. En fixant le prix à la barre symbolique de 10 euros, nous répercutons la moitié de l'inflation sur l'utilisateur."

Bernard Clerfayt
Ministre bruxellois de l'Emploi (DéFi)

18 millions d'euros d'économies

Selon les projections, à utilisation égale (16 millions de titres-services émis par an) et vu les prévisions d'inflation, ces mesures devraient permettre d'éviter une charge supplémentaire de 18 millions d'euros pour le budget bruxellois en 2023. Au total, 250 millions d'euros seront consacrés à la politique de titres-services, soit un quart du budget emploi de la Région.

"Tout le monde peut comprendre que tout augmente, même ça. Cette réforme était inévitable vu la hausse des coûts", explique Bernard Clerfayt, qui juge le nouveau montant équilibré: "En fixant le prix à la barre symbolique de 10 euros, nous répercutons la moitié de l'inflation sur l'utilisateur."

Les mauvais clients pourront être exclus

Autre volet de la réforme sur lequel insiste le ministre amarante: l'amélioration des conditions de travail des aides-ménagères. "Certaines femmes vivent des situations très désagréables, avec du dénigrement et parfois aussi du harcèlement. Il faut mieux les protéger."

L'ordonnance qui régit le secteur va donc être adaptée. Parmi ces mesures, notons ceci: le gouvernement bruxellois veut que les clients aux comportements abusifs puissent être exclus du système de titres-services.

La formation sera améliorée: chaque néophyte en recevra une. Et 10 heures de formation par an minimum par personne devront être dispensées.

Quant aux entreprises, elles devront proposer des contrats de minimum 20h de travail par semaine, la transparence sera exigée sur les frais complémentaires et une partie devra revenir aux aides-ménagères. Les contrôles dans le secteur seront renforcés.

Au total, un budget de 5 millions d'euros a été dégagé pour financer ces politiques de bien-être. Le ministre espère faire aboutir ce volet de la réforme "au printemps".

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