La campagne de vaccination éclipse le baromètre
Autrefois incontournable pour envisager le moindre relâchement, le baromètre cher à Frank Vandenbroucke est tombé en désuétude.
Il était finalement sorti et placé sous le feu des projecteurs, à la fin du mois de novembre, après des mois d'attente et de révisions. Ce baromètre 2.0 constituait en quelque sorte la boussole de la Belgique, devant lui permettre de garder le cap dans le brouillard épais de cette épidémie.
Son fonctionnement était simple, puisqu'il agissait comme une sorte d'interrupteur, ne pouvant adopter que deux positions: on ou off. Soit l'épidémie est sous contrôle et l'on peut se mettre à parler de déconfinement, soit on est en crise et on serre la vis. Pour simplifier un brin, deux seuils principaux déterminaient le mode: les nouvelles contaminations (800 nouveaux cas par jour) et les admissions à l'hôpital (75 par jour).
Facile à comprendre, facile à prévoir: pas question d'assouplissement tant qu'on ne se situe pas sous les niveaux demandés. Sauf que le temps et l'usure qui l'accompagne ont fait leur œuvre: cela fait depuis la fin novembre que l'on oscille entre 2.000 et 2.500 contaminations quotidiennes. Les niveaux fixés semblent inaccessibles.
Surtout: la campagne de vaccination a débuté, ciblant d'abord les profils les plus à risques, et donc les plus susceptibles de faire craquer les digues hospitalières. Résultat des courses: en ce début février, le baromètre 2.0, incontournable en sa courte heure de gloire, n'a plus la cote au sein du gouvernement. Pas officiellement déboulonné, mais prenant la poussière dans un placard. Au point qu'un léger relâchement devrait vraisemblablement intervenir avant que l'interrupteur ne passe sur "on".