Les coulisses de la rédaction
10.000 policiers chinois, et moi, et moi, et moi/Dix kilos de chocolat, cela fond énormément/Un accueil vraiment schtroumpfant/Comme un bleu?/Les tribulations d'un entrepreneur liégeois, saison 1/Un patron flamand flamboyant qui a son franc-parler
Escorte royale
En Chine, si beaucoup de choses sont un peu compliquées (euphémisme), il faut dire que les autorités n’ont pas fait les choses à moitié à l’heure de recevoir le roi Philippe et la reine Mathilde. La première étape de la visite d’État passait par Wuhan, la deuxième ville de l’intérieur qui compte tout de même plus de 10 millions d’habitants! Et comme il s’agissait de la toute première visite d’État organisée dans cette ville, ils ont tenu à mettre les petits plats policiers dans les grands képis. Dix mille policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité du couple royal et la délégation tout au long du séjour. Même en réunissant le Benelux, entre les réunions syndicales, les récup’s, les vacances et les examens de la grande, pas sûr qu’on arrive à mobiliser 10.000 policiers!
Chocolat chaud
Présent en Chine, le chocolatier Pierre Marcolini semblait de bien mauvaise humeur jeudi lors de l’arrivée de la délégation à Shanghai. Venu avec dix kilos de chocolat dans ses bagages pour fêter la signature de l’ouverture de sa filiale en Chine, le chocolatier a peu goûté la chaleur étouffante régnant dans la ville (36 degrés!), combinée à un léger retard des bagages. Ne voyant rien venir, Marcolini a évoqué l’idée de transformer les chocolats en mousse au chocolat si la marchandise arrivait abîmée. Très encouragé par une partie de la presse francophone ("Le Soir" et "L’Echo" pour ne pas les nommer), le chocolatier a pris ses jambes à son cou pour tenter de débaucher un bout de cuisine et, au passage, peut-être réaliser un joli coup de pub. Il n’en fut rien. Les chocolats sont arrivés intacts et, foi de chroniqueur royal en herbe, tout le stock a été mangé.
Touchant (ou plutôt schtroumpfant)
Traditionnellement, lors d’une réception officielle organisée par le pays hôte, l’heure est au faste le plus absolu. De ce côté-là, la Chine n’a pas à rougir, elle a assuré. À la fin du banquet d’État, des enfants se sont avancés pour entonner quelques chants. Quelle ne fut pas la surprise de la délégation belge lorsque les apprentis chanteurs se sont mis à entonner la chanson des Schtroumpfs!
Manque de communication?
Les leaders wallons du MR ont sans doute manqué une occasion de se taire en critiquant les membres de la task force indépendante chargée d’évaluer les projets wallons soumis au financement des fonds européens. On retrouve dans cette task force des noms comme Philippe Delusinne (RTL-TVI), Eric Domb (Pairi Daiza), Martine Durez (UMons), Marcel Miller (Alstom), Jean-Marie Dujardin (HEC-ULg),…
Très remonté après la publication des choix du jury, Pierre-Yves Jeholet, le chef des libéraux en Wallonie, a été jusqu’à accuser certains membres d’être inféodés au parti socialiste. En gros, la task force aurait été, selon Pierre-Yves Jeholet, pilotée par le PS.
Mais ce qu’il ne sait peut-être pas, c’est que les libéraux ont été consultés pour la constitution de la liste. C’est sous la précédente législature que tout a été organisé. Avant d’officialiser la liste, Rudy Demotte, alors ministre-président de la Région wallonne, a soumis à Charles Michel les noms du jury retenus par son gouvernement. L’ancien président du parti libéral dans l’opposition en Wallonie n’aurait pas fait de remarques. Pour le PS, cela équivaut à un accord implicite. Alors, manque de communication interne au sein du MR ou incroyable mauvaise foi de certains de ses dirigeants?
Quand Pierre Hazette se fait le biographe de Laurent Minguet
À près de 56 ans, Laurent Minguet a déjà une longue vie d’entrepreneur derrière lui, mais le Liégeois est toujours actif. Et même s’il est encore tôt pour qu’une biographie lui soit consacrée, cela n’a pas empêché Pierre Hazette de s’atteler à cette tâche. L’intéressé a-t-il été sollicité pour commettre cet opus? "Non, c’est moi qui me suis intéressé à lui. Dans la constellation d’entrepreneurs liégeois, Laurent tient une place en vue. Ses débuts en tant qu’entrepreneur n’ont pas été faciles, il a lutté pour réussir. J’ai voulu découvrir et faire découvrir d’où lui vient cet esprit de rebond, nécessaire à certains moments de la vie professionnelle", rétorque Pierre Hazette, sénateur honoraire et ancien ministre de l’Enseignement secondaire et de l’Enseignement spécial du gouvernement de la Communauté française (1999-2004).
"Je suis un promoteur, pas un prometteur."
Un peu plus de 20 ans séparent les deux hommes et on ne peut pas dire qu’ils sont du même bord au niveau des opinions politiques. Le biographe a plutôt des convictions libérales (MR) et son sujet est plutôt catalogué Ecolo. Mais ce n’est pas l’objet du manuscrit. Le livre "Les tribulations d’un entrepreneur liégeois" est une biographie à une voix, précise Pierre Hazette, qui a été de 2004 à 2008, délégué de la Communauté Wallonie-Bruxelles à Dakar (Sénégal). C’est peut-être ici le lien de rapprochement entre les deux hommes, puisque Laurent Minguet est un amoureux du pays de l’ancien président, feu Léopold Sédar Senghor, où il développe des activités au profit de la population de Casamance. Pierre Hazette a donc laissé Laurent Minguet se raconter à la première personne.
Le livre qui illustre le parcours du fondateur de la société EVS est truffé de photos où on le voit tantôt en culotte courte, tantôt avec des cheveux longs et un pantalon pattes d’éléphant ou encore en costume cravate lorsqu’il fut désigné manager de l’année avec son acolyte Pierre L’Hoest (il a lancé EVS avec lui). Dans le livre, il s’offre le scalp de personnes qui l’ont déçu et salue ceux qui sont dans ses bonnes grâces. Ce premier opus ne serait qu’un premier pas, car Laurent Minguet n’exclut pas une "saison 2" comme dans les séries télévisées… Après tout, il est un habitué des médias. Il a initié le pôle Image à Liège et EVS qu’il a fondé est connu pour être le leader des ralentis télévisuels.
Un promoteur pas prometteur
Le groupe Denys (250 millions de chiffre d’affaires, 1.000 emplois), groupe de BTP fondé en 1923 et repris en 2000 via un MBO par Johan Van Wassenhove et quelques cadres de la boîte, est largement méconnu de notre côté de la frontière linguistique alors qu’il a été classé deuxième dans la course à la construction du futur stade du Heysel et qu’il a emporté le chantier de la construction de la prison de Haren.
Johan Van Wassenhove, lui, est plus connu. Des professionnels du secteur du moins. Grande g…, le patron de Denys fulmine quasi en permanence contre l’inertie des pouvoirs publics et l’absence d’infrastructures qui mine et ridiculise notre pays: "Quand j’étais étudiant, je prenais le train pour Bruxelles. J’ai repris ce train il n’y a pas longtemps: mêmes horaires, mêmes wagons, mêmes toilettes! C’est un scandale". Ce flamboyant personnage ne ménage pas pour autant sa propre corporation: "Je suis un promoteur, pas un prometteur", dit-il à l’endroit de "mes collègues qui disent n’importe quoi, emportent l’affaire et gèrent ensuite les dépassements de budget et de délai".
L’homme n’a pas peur du risque: il a développé le petit immeuble résolument contemporain qui a été dessiné avec audace par Marc Lacour (Architectesassoc) à côté de la tour Anneessens, vestige de l’enceinte de Bruxelles du XIe siècle. Si vous en avez l’occasion, passez voir et testez votre aptitude à "voir cohabiter le XIe et le XXIe siècle". Dixit Johan Van Wassenhove avant qu’il ne plonge dans sa Ferrari…