Les coulisses de la rédaction
Des politiques bruxellois absents et qui ont eu tort…/La troisième fois était la bonne/Le hasard des contrôles/Quand le vote sur le Brexit s'invite à une assemblée générale/Attention, chute d'administrateurs!/Un tonton flingueur qui reprend du service
Comme un "blouch" dans la carrosserie.
L’antenne belge de l’Urban Land Institute (ULI), désormais présidée par un Marnix Galle (Immobel) qui n’a pas la réputation de faire les choses à moitié, organisait mardi passé son premier congrès. Orateurs de premier plan, niveau des débats élevé. Rudi Vervoort y était attendu. Le ministre-président bruxellois s’est fait porter pâle en dernière minute et a envoyé son chef cab’, Yves Goldstein. Déception. Surtout que la veille, lors du dîner de la même antenne belge de l’ULI, l’absence d’Yvan Mayeur n’était pas passée inaperçue. Un vide à la table d’honneur, ça fait comme un "blouch" dans la carrosserie, comme on dit à Bruxelles.
Mardi encore, lors du déjeuner annuel de la Fédération belge du stationnement, c’est Els Ampe, la pourtant courageuse échevine de la Mobilité de Bruxelles-Ville, qui n’a pas daigné honorer son couvert à la table d’honneur. Dommage. Parce que pour une fois les oreilles de ces évanescents élus n’auraient pas sifflé. Pour Yvan Mayeur et Rudi Vervoort, Marnix Galle avait préparé les suggestions des meilleurs experts mondiaux du "city marketing". Et Els Ampe aurait appris que, selon une étude d’Arthur D. Little sur la mobilité, Bruxelles était considérée comme une ville qui avait eu l’audace de tenter pas mal de choses. Si les politiques ne répondent plus aux invitations même quand leurs hôtes n’ont pas l’intention de les enguirlander, où va le monde?
"Il est remonté comme un coucou."
Un signal fort. Le "Forum for the future", un grand congrès qui réunit des milliers de comptables et fiscalistes, avait vraiment joué de malchance. Pensez, cet événement avait dû être annulé deux fois à Brussels Expo, une première fois en novembre dernier lors du "lockdown" et une deuxième, juste après les attentats du 22 mars. Dépités, les organisateurs avaient indiqué que la septième édition de ce congrès ne verrait donc jamais le jour. C’était sans compter sur un sursaut de dernière minute, une volonté de donner un signal fort: Bruxelles et la Belgique ne peuvent pas baisser les bras. La 7e édition, promptement organisée en trois semaines à peine et répartie sur deux jours, s’est donc tenue mercredi et jeudi au Palais 10. En version plus "light" qu’à l’accoutumée mais à l’apparente satisfaction des gens présents. Ouf, la troisième fois était la bonne…
Plus propre que le pape… Les entreprises participant au système Fost Plus de tri, collecte et recyclage des emballages mis sur le marché font parfois l’objet de contrôles par les autorités. C’est logique et c’est sain. Ce qui est amusant, c’est qu’un des premiers à avoir subi un tel contrôle n’est autre que Pierre van Hentenrijk, le président… de Fost Plus! En dehors de ses activités à l’association, l’homme dirige une PME active dans l’importation et la distribution de produits d’entretien. Voici trois ou quatre ans, il a vu un contrôleur débarquer dans ses installations. Il a quasiment dû lui apprendre son métier, car l’inspecteur, qui débutait, ne savait pas exactement quels emballages étaient soumis à l’obligation de déclaration! Pierre van Hentenrijk en rit encore… Il a bien entendu passé l’examen avec succès. Reste à savoir s’il avait été placé en tête des contrôlés précisément parce qu’il préside Fost Plus. Selon lui, non: ce serait le produit d’un de ces hasards dont on se demande combien de chances sur un million ils ont de se produire…
Les actionnaires de Solvay votent pour… le Brexit. Assemblée générale sans vague pour Solvay cette semaine. La stratégie de transformation du groupe vers une chimie plus durable, qui s’est traduite notamment par l’acquisition de l’américain Cytec, n’a pas suscité de remarques particulières. Un seul actionnaire s’est quelque peu inquiété du niveau d’endettement du groupe. Le CEO, Jean-Pierre Clamadieu, s’est vite empressé de le rassurer. Celui-ci avait précisé peu avant que les premiers contacts avec la firme américaine spécialisée dans les composites s’étaient déroulés au salon du Bourget en juin 2015. Comme quoi, on ne fait pas que manger des petits fours en regardant les avions à la grand-messe française du secteur aérospatial.
Le plus amusant est venu au moment des votes. Le "corporate secretary", Michel Defourny, a proposé de tester le système électronique "à blanc" avec la question: "Pensez-vous que le Royaume-Uni va majoritairement voter en faveur d’une sortie de l’Union européenne lors du référendum du 23 juin?". Les actionnaires ont répondu "oui" à la question à plus de 82%… Reste à voir si ces mêmes actionnaires ont mûrement réfléchi leur réponse ou s’ils se sont juste entraînés à voter positivement comme ils l’ont fait pour tous les votes suivants.
Plus dure sera la chute. On n’y coupe pas: le départ d’administrateurs est toujours le prétexte à une séance d’hommages (plus ou moins) spontanée devant une assemblée d’actionnaires (plus ou moins) extatiques. Bekaert, qui donnait son congé à cinq membres de son conseil, n’a pas dérogé à la règle. Speech du président, fleurs, petits cadeaux, et le répons des administrateurs en partance. C’est l’Allemand Manfred Wennemer qui s’y est collé, s’érigeant en porte-parole de ses quatre collègues démissionnaires. "L’entreprise est à nouveau sur les rails", a-t-il lancé. On a eu un peu de peine à le croire au vu de la chute, plus spectaculaire que dramatique, de Baudouin Velge et François de Visscher survenue quelques secondes avant l’allocution d’adieux. Soucieux de laisser un peu de place sur le podium, ils ont voulu se placer en retrait. Un peu trop: derrière le rideau noir du fond de scène, il n’y avait plus de podium. Mais tous deux ont rapidement apaisé l’émoi de la salle en remontant aussitôt sur la scène, un peu échevelés mais indemnes.
Il est vrai que les tons, noir sur noir, ne facilitent pas les choses. Depuis des années, Bekaert tient en effet son assemblée générale dans une austère salle de congrès du palais Xpo de Courtrai. Plancher noir, murs noirs, plafond noir, podium noir. Jusqu’aux rideaux masquant le fond de la salle. Difficile, dans ces conditions, de distinguer les variations de relief.
Antoine Wilhelmi est de retour. On ne présente plus vraiment Antoine Wilhelmi, la cheville ouvrière derrière l’association "Pas Question!", celui qui a eu la peau politique de l’ex-secrétaire d’Etat Melchior Wathelet, et dont la capacité de mobilisation et de ralliement qu’il suscite a fait trembler bien des responsables politiques. Bref, les avions, leur bruit et les routes aériennes, c’est son cheval de bataille. Mais voilà qu’il en enfourche un autre et connaissant son carnet d’adresses, ça va (aussi) faire du ramdam. "Il est remonté comme un coucou", témoigne l’échevin de Bruxelles Alain Courtois (MR). Sa nouvelle cible? Le méga projet de parc de loisirs (Melting Park) que la Région bruxelloise veut voir naître à l’Hippodrome de Boitsfort – à l’orée de la forêt de Soignes – et qu’elle boutique avec un partenaire privé, VO Group. "Une honte, assène Antoine Wilelhmi. On va louer 4.000 euros par mois à un privé un domaine qui fait des hectares et est magnifiquement situé à Bruxelles, et sans aucune conscience de ce que ça va provoquer en termes d’impact sur l’environnement et la mobilité." Les armes sont fourbies, des fonds ont d’ores et déjà été levés, des avocats engagés et une association "Les amis de l’Hippodrome" a été constituée: il va pleuvoir des recours. "Il faut quand même à un moment donné mettre son nez dans tous ces petits arrangements entre le PS et Ecolo", fulmine Wilhelmi. Casse-tête donc en perspective d’autant que, outre la Région et le privé, trois communes sont impliquées dans le projet: la Ville de Bruxelles, Uccle et Boitsfort.
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