Les coulisses de la semaine
Pas contente, la députée européenne Frédérique Ries.
"Désolée de parler de moi ce matin"
Mardi dernier, Le Soir consacrait une double page aux 30 ans de RTL en Belgique sous le prisme de son JT devenu leader du marché depuis belle lurette. Et de passer en revue ses présentateurs emblématiques: de Bibiane Godfroid à Hakima Darhmouch en passant par Eddy De Wilde, Philippe Malherbe, Florence Reuter, Laurent Haulotte et Michel De Maegd. Les fans de la chaîne privée n’auront pas manqué de remarquer qu’il manquait à l’appel une (ex) star de la chaîne: l’eurodéputée Frédérique Ries qui incarna le visage du JT dans les années 80-90 avant de céder aux sirènes de la politique version libérale. Visiblement vexée, elle ne manqua pas de manifester son courroux sur les réseaux sociaux, ce qui donna ceci sur Twitter "Désolée, révisée, pas cool quand @lesoir réécrit l’histoire d’@rtltvi. Bête ou méchant, c’est toute la question. #fakenews." Idem sur Facebook: "Désolée de parler de moi ce matin, je ne peux pas m’en empêcher. Il y a longtemps que les errements d’une certaine presse ne me blessent plus, disons… que je m’interroge. Et donc "Philippe Malherbe a succédé à Bibiane Godefroid"? Effacées mes 12 années aux 13h et 19h? Deletée de l’histoire d’une chaîne qui a été la mienne aussi. Terrible non la petite gomme du Soir? Heureusement restent nos mémoires pour la vérité. Heureusement, il y a vous." Et de fait, à l’issue d’un pointage effectué 24 heures après la publication de son post, l’intéressée pouvait compter sur 647 "likes" (stupéfaits ou fâchés) et 177 commentaires tout à sa gloire…
Quand TF1 et son patron se comparent à… RTL
Entouré de sa garde rapprochée, Gilles Pélisson, le patron de TF1, avait attiré la grande foule mardi midi à la tribune de la BMMA (Belgian Management Marketing Association). L’occasion pour lui de lancer quelques piques à RTL auquel il s’est volontiers… comparé: un opérateur "étranger" qui vient valoriser ses audiences en Belgique. Et d’embrayer sur la question de sa volonté d’investir ou non dans la production locale: "Cela fait des années que le CSA belge demande à RTL des engagements de production et je n’ai pas l’impression que cela a été un gros succès" a-t-il affirmé avant d’ajouter perfidement: "TF1 fait 19% de parts de marché en Belgique mais un acteur qui en fait 28% en émettant de Luxembourg n’a aucun engagement. RTL est un formidable exemple pour nous!" Et vlan. S’il avait été dans la salle, Philippe Delusinne n’aurait sans doute pas laissé passer ça. Le patron de RTL Belgium déjeunait au même moment avec Charles Michel, mais il était tenu au courant par SMS par son état-major de la teneur des débats. Finalement, c’est Stéphane Rosenblatt, patron de la télévision, qui remit les points sur les "i" en rappelant que RTL était depuis 30 ans en Belgique, qu’il y employait 600 à 700 personnes (ça, c’était avant l’annonce de la restructuration jeudi…) et que la chaîne faisait plus que respecter les engagements pris de continuer à investir dans la production belge malgré l’abandon de sa licence belge en 2006. Un partout, balle au centre!
De belles chaussettes mauves
Le soir même – un pur hasard, nous jure-t-on – c’est Nicolas de Tavernost, patron de M6, principale concurrente de TF1 en France, qui discourait au Cercle B19. L’occasion pour l’emblématique patron de la chaîne commerciale française de se livrer à quelques amabilités réciproques avec son "cousin" Philippe Delusinne, CEO de RTL Belgium (M6 a entre autres actionnaires RTL Group). Mais ce qui fit bien rire la salle, c’est quand la présentatrice du JT ertéelien, Caroline Fontenoy, félicita Nicolas de Tavernost pour… la couleur de ses chaussettes! Sachant son patron grand fan d’Anderlecht, elle remercia vivement le boss de M6 d’avoir choisi des socquettes de couleur mauve, le soir même où le Sporting affrontait le Bayern de Munich en Ligue des Champions, un match retransmis sur RTL. Ce soutien inattendu n’empêcha pas les "mauves et blanc" de s’incliner devant l’ogre bavarois.
Histoire d’eaux… et de filiation
Une nouvelle fondation privée a été constituée à Rixensart sous le nom de Fondation MacDub. Un nom qui fait penser à un "fils de…" (le sens du préfixe gaélique "mac") irlandais ou écossais. Notre curiosité aiguisée, nous sommes allés voir qui est ce "Mac" qui fonde… Et surprise: il s’agit d’un Belge, en l’occurrence du aron Marc du Bois, le dirigeant et principal actionnaire du producteur d’eaux minérales Spadel. La fondation a pour activité la certification d’actions de sociétés dont le fondateur ou sa descendance sont actionnaires, ainsi que la gestion des sociétés concernées. Renseignement pris au siège de Spadel, il s’agit d’une fondation "personnelle", "dont le seul objet est la certification dans le cadre d’une transmission familiale". On peut en conclure que Monsieur du Bois songe déjà à sa future succession et à garantir la continuité de Spadel ainsi que de son tour de table. Un projet de gestion de bon père de famille, c’est le cas de le dire. Le "Mac" de MacDub n’a donc pas été choisi par hasard, puisqu’il évoque les deux enfants du manager. Et comme on ne fait jamais les choses à moitié dans la famille, le baron a appelé à ses côtés au conseil d’administration de la nouvelle fondation une personnalité bien connue du monde des affaires: Axel Miller, le CEO de D’Ieteren qui siège aussi, pour rappel, au conseil de Spadel.
À noter que "MacDub" est aussi le nom d’une variété de rose d’origine irlandaise…
Mais qui a entendu les discours?
Succès de foule chez Meusinvest. Pour son désormais traditionnel cocktail de rentrée, Meusinvest a fait carton plein mardi avec plusieurs centaines d’invités réunis sur la place Saint-Etienne, juste devant le siège du fonds public liégeois d’investissement. Le nouveau ministre wallon de l’Economie, Pierre-Yves Jeholet (MR), autorité de tutelle de Meusinvest, était présent, de même que son prédécesseur, Jean-Claude Marcourt (PS). Et comme souvent dans ce genre de réception, il ne faut pas trop compter sur la sonorisation pour entendre les discours tant les conciliabules de mini-groupes de personnes dans tous les coins créaient un brouhaha monstre. Ceci n’a pas empêché le nouveau vice-président de l’exécutif wallon de dérouler les axes de son action durant les prochains mois. Il a, au passage, reconnu le bon travail réalisé par Meusinvest… délivrant implicitement un bon bulletin à son prédécesseur Jean-Claude Marcourt. Même s’il y aura une certaine continuité dans la politique économique (lutte contre le chômage, poursuite des actions pour la relance de l’économie régionale…), il a toutefois teinté son discours de ce qui fera la différence. Il y aura notamment une accélération dans le rapprochement des outils économiques wallons et les relations avec le gouvernement fédéral seront plus faciles que par le passé. Quoi de plus normal, puisque les libéraux sont des deux côtés. Malheureusement, l’écho des discussions tous azimuts, les cliquetis des verres, l’éclat sonore de certaines retrouvailles créaient une résonance sonore si bruyante que peu d’invités ont écouté les discours. Sans oublier ceux qui les ont volontairement ignorés…
Les bons comtes font les bons amis…
La tradition veut que les nouvelles faveurs nobiliaires accordées par le Roi, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, soient annoncées lors de sa fête le 15 novembre de chaque année. Les noms des heureux élus sont publiés au Moniteur deux jours avant, par tradition également. C’est donc dans son édition du 13 novembre que le journal officiel aurait dû annoncer les changements intervenus en faveur du vicomte Davignon, de l’écuyer Van Rijckevorsel et des barons Frère et De Cloedt (lire L’Echo du 14 septembre). Le vicomte est devenu comte, l’écuyer est devenu baron tandis que les concessions de baron de Jean De Cloedt et d’Albert Frère sont étendues à leurs descendants. Or le Moniteur a lâché l’information dans son édition du 13 septembre, ce qui a évidemment surpris tout le monde. Cherchez l’erreur… Renseignement pris à bonne source, c’est la rédaction du Moniteur qui s’est emmêlé les pinceaux. Résultat des courses, le vicomte pourra sans doute endosser ses habits de comte deux mois plus tôt, et pareil pour les familles Frère, Van Rijckevorsel et De Cloedt. On nous assure toutefois qu’il n’y a pas d’autre nomination/faveur qui traînerait dans le pipeline: pas la peine, donc, de scruter le Moniteur du 13 novembre prochain, il n’y aura pas d’autre gâté. Ce qui ne devrait évidemment pas gâcher la fête du Roi…