Les coulisses
L'importance de choisir un nom approprié pour sa société/Des coïncidences embarrassantes/Quand le monde culturel flamand débarque à Mons/Art et entreprises, un mariage difficile?/ Une ministre qui sait donner l'exemple/Un créateur qui ne veut pas trop se dévoiler
Partie terminée
"Fin de partie", pourrait-on dire en citant une pièce de Samuel Beckett. En anglais: "game over". Eh bien oui, pour la société Game-Over, établie du côté de Tournai, il s’agit bien d’une fin de partie, puisque cette entreprise exploitant un cybercafé et un magasin de jeux vidéo vient de faire faillite. On pourrait penser qu’en choisissant pareille désignation sociale, la société avait en quelque sorte prédéterminé son sort, mais ce serait aller trop vite en besogne car la SPRL a tout de même vécu plus de huit ans. Il paraît d’ailleurs qu’à l’origine, dans les jeux d’arcades, dans les années 1970, l’expression n’était pas d’office synonyme d’échec. On disait juste "game over" pour signifier la fin du jeu. Dans les pays anglo-saxons, la faillite n’est pas non plus automatiquement assimilée au concept d’échec. On y a droit à l’erreur. Ceci dit, avouons-le, il fallait tout de même oser se baptiser Game-Over… À propos, existe-t-il une entreprise appelée Échec et Mat? En fait, oui, il existe bien une ASBL de ce nom…
Un communiqué et puis patatras…
Il y a quand même des coïncidences embarrassantes. Prenez Vike, ce site de vidéo en ligne lancé par la RMB, la régie publicitaire de la RTBF. Mercredi, il fait parvenir un communiqué triomphaliste dans lequel il explique que l’agence Belga diffusera dorénavant ses vidéos via sa plateforme. Patatras, le jour même, "Le Soir" révèle que la RMB songe à se débarrasser de cette activité. Lancé il y a huit mois seulement, Vike peine en effet à se faire sa place sur un marché vampirisé par YouTube, la filiale de l’ogre Google.
Il est vrai que la RMB a déjà injecté plus d’un million d’euros dans l’affaire, soit bien plus que prévu, et que les rentrées publicitaires s’annoncent dix fois moins élevées qu’espéré. La régie se donne six semaines pour trouver un partenaire ou un repreneur. Faute de quoi la courte histoire de Vike risque d’avoir vécu.
Chez nous, Monsieur, les gens travaillent…
"Vous en savez déjà beaucoup trop. Au revoir, à une autre fois."
Mardi dernier s’est tenue la conférence finale du projet "Connecting Arts & Business" auquel participe l’ASBL Prométhéa qui promeut le mécénat d’entreprise. À cette occasion, une table ronde était consacrée aux collections d’art des entreprises. Parmi les intervenants, figuraient notamment la curatrice de la collection Lhoist et le responsable du sponsoring d’ING qui possède une très belle collection héritée du Baron Lambert. Ces deux collections ont pour point commun d’être exposées dans les bureaux de l’entreprise. Lorsqu’on lui demande si toutes les œuvres sont exposées, la responsable de la collection Lhoist explique que certaines pièces jugées difficiles ne sont pas montrées, de même que les vidéos en précisant: "Je ne sais pas comment cela se passe chez ING, mais chez nous les gens travaillent", voulant ainsi signifier que tout cela pourrait les distraire de leur activité principale. Rires assurés autour de la table…
Des Montois trop sollicités?
Toujours dans le domaine de la culture, le Théâtre du Manège à Mons a fait le plein d’acteurs du monde culturel flamand à l’occasion de la première de "Passions humaines", une pièce bilingue de la Toneelhuis anversoise présentée dans le cadre de "Mons 2015". Même l’échevin de la Culture d’Anvers, Philip Heylen (CD&V), avait fait le déplacement. En revanche, les représentants officiels de la ville de Mons brillaient par leur absence. "On les a beaucoup sollicités ces derniers temps" a timidement tenté de justifier une attachée de presse.
Quand Joëlle fait le ménage dans son cabinet
Tout le monde sait que dans les traits de caractère de Joëlle Milquet, il y a le côté "maniaque du contrôle", et une volonté affichée de tout maîtriser (bon osons le dire, c’est une "mêle-tout" incorrigible, et ça énerve parfois). Mais au détour d’une conférence de presse un peu chaotique, on a découvert que ce "défaut" de la ministre de l’Enseignement pouvait parfois se transformer en qualité… Toute ministre qu’elle soit, c’est Joëlle qui s’est levée et précipitée aux toilettes pour chercher du papier essuie-tout lorsque sa collaboratrice, en pleine conférence de presse, a renversé son verre d’eau sur le PC qui servait à la projection des informations sur l’écran. Devant tous les journalistes rieurs, et l’administration pantoise, Joëlle a donc essuyé énergiquement la table, volant au secours de sa jeune collaboratrice, bien embêtée. Quant aux hommes, ils n’ont pas bougé. Comme quoi, manifestement, même dans les cabinets ministériels, c’est madame qui nettoie…
Le secteur auto bientôt chamboulé par la bagnolette?
Quelle ne fut pas notre surprise quand on a appris la création de la société "Petite Compagnie Bagnolette" à Louvain-la-Neuve. Selon ses statuts, celle-ci entend s’atteler à la "conception […] le développement, la production en série, la vente, l’exportation, l’achat, l’importation, la représentation, et la concession d’une voiture dénommée bagnolette […]".
Tout ceci, son fondateur Alexej Rusisnky entend le faire avec un capital initial de 18.600 euros. Contacté par nos soins, celui-ci n’en démord pas, à 70 ans, il est en train de concevoir un véhicule. "Il s’agit d’une nouvelle marque avec une seule voiture pour commencer. Une petite citadine", nous explique-t-il.
Ce "passionné de mécanique et d’électromécanique" a un employé à mi-temps pour l’aider dans son entreprise. "Je suis triple ingénieur mécanicien. Dans ma jeunesse, j’ai fait beaucoup de stages dans l’industrie d’Ostrava (troisième ville de République tchèque)", continue-t-il à dire avant d’expliquer qu’il a travaillé sur les carburateurs pour son mémoire de fin d’études et qu’il était, dans sa jeunesse, voisin du PDG de Tatra, la marque mythique tchèque de voitures. "J’ai été sensibilisé aux voitures, à leur conception", dit-il.
Mais il ne tient pas à rester trop longtemps au téléphone avec nous car il "a à peine commencé à déposer des brevets".
"Vous en savez déjà beaucoup trop. Au revoir, à une autre fois", nous dit-il en raccrochant de manière plutôt précipitée. À suivre…