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Le nombre de millionnaires en recul en 2018

©ID Photo Agency / Maarten De Bouw

Le repli des marchés l’an dernier a affaibli les avoirs des millionnaires dans le monde et leur nombre. Un recul de près de 3% pour la première fois en sept ans.

Le ciel lui-même semble avoir une limite, constate Robert van der Eijk, managing director de Capgemini Invent BeLux. Depuis plus de 20 ans, le consultant étudie l’évolution des grandes fortunes dans le monde. Et pour la première fois depuis 7 ans, leur nombre a diminué et, avec elle, la valeur totale de leurs avoirs.

"On pensait ces dernières années que la croissance du nombre de millionnaires dans le monde était sans limite ou presque. Preuve en est qu’il n’en est rien", explique van der Eijk, chiffres à l’appui. Le volume global des actifs détenus par les millionnaires dans le monde est évalué à 68,1 milliers de milliards de dollars. C’est un recul sensible de 2,9%.

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L’étude de Capgemini évalue la fortune de millionnaires en totalisant l’ensemble des actifs mobiliers et immobiliers (hors domicile familial). L’étude compte donc plus de 18 millions de millionnaires dans le monde, dont plus de 90% détiennent moins de 5 millions de dollars. Moins de 1% de ces riches sont à considérer comme des "ultra-riches" quand ils détiennent plus de 30 millions de dollars. On en compte plus de 168.000 dans le monde.

©Mediafin

La Chine s’enrhume

Pour la quatrième année consécutive, la région d’Asie-Pacifique constitue la région la plus riche en terme de millionnaires devant l’Amérique du Nord et l’Europe. Mais c’est aussi de cette région que provient l’essentiel de la baisse des actifs. "La Chine est toujours l’endroit où il est le plus facile de devenir millionnaire, mais cela prend juste un peu plus de temps", analyse van der Eijk. L’Empire du Milieu représente à lui seul près de 25% du recul des avoirs détenus par des millionnaires.

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Le recul de la fortune des millionnaires chinois cause 25% de la baisse mondiale.

Mais c’est toujours en Asie donc que l’on trouve le plus grand nombre de millionnaires en dollars (6,1 millions, dont 3,15 au Japon et 1,19 million en Chine) pour 5,7 millions en Amérique du Nord (dont 5,32 aux Etats-Unis). Avec 122.300 millionnaires en dollars, la Belgique n’apparaît pas dans le top 25 mondial, au contraire des Pays-Bas qui en compte un peu plus du double (259.000). "Cette différence tient essentiellement au nombre de grandes entreprises, surtout familiales, plus important aux Pays-Bas qu’en Belgique et à un tempérament plus entreprenant en termes de placements aussi", explique van der Eijk.

Les millionnaires belges s’en sortent plutôt bien. Leur nombre n’a quasiment pas reculé, pas plus que le total de leurs actifs, malgré la chute générale des bourses qui a très durement impacté d’autres régions. Mais le tempérament généralement prudent de l’investisseur belge a joué en sa faveur. Aidé par une situation économique qui s’est maintenue en 2018 et par un taux d’épargne en légère baisse (24%), le Belge profite surtout de son amour pour la brique dans un marché qui reste soutenu. Du coup, les millionnaires belges ont pu absorber la perte de plus de 15% affichée sur les marchés d’actions.

Et pour l’année en cours, le Belge semble se conforter dans cette politique conservatrice en matière de placement. S’il se consacre plus facilement que les autres Européens aux placements alternatifs, il reste fidèle à l’immobilier, mais surtout au cash et aux liquidités. "Échaudés par les bourses, par les tensions commerciales et par le Brexit notamment, les millionnaires belges restent fidèles aux valeurs refuges", constate encore van der Eijk.

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