En 2025, Louvain-la-Neuve accueillera 10.000 emplois dans son parc scientifique
Succès économique avec plus de 280 entreprises installées dans le parc scientifique, 11.000 habitants et 55.000 personnes en journée, Louvain-la-Neuve entame son ultime étape de développement avec le projet de construction de 1.400 logements.
Derrière les grues qui filent vers le ciel et ces chantiers qui rythment le cœur de la ville, le projet de Louvain-la-Neuve arrive au bout. Le bout d’une aventure pharaonique commencée il y a 50 ans autour de cette idée insensée: créer une ville universitaire au milieu d’un champ du Brabant wallon.
Un demi-siècle plus tard, le pari est réussi. Louvain-la-Neuve (LLN) a évité de se transformer en ghetto d’étudiants ou en ville champignon tout en assurant la prospérité de toute une province. "La vision était de créer une ville à taille humaine et non un campus, et d’y développer simultanément un parc économique", résume Nicolas Cordier, le directeur du parc scientifique de l’UCLouvain.
"La vision était de créer une ville à taille humaine et non un campus et d’y développer simultanément un parc économique."
L’équilibre de la ville se calcule aujourd’hui par une série de chiffres. "Louvain-la-Neuve, ce sont 11.000 habitants domiciliés, 25.000 personnes qui dorment tous les soirs et 55.000 personnes en journée. L’équilibre entre habitants et citoyens est de 50/50."
L’œil de l’UCLouvain
Derrière ce chantier, il y a un maître d’œuvre incontournable: l’UCLouvain. Depuis son départ de Leuven, l’université a un droit de regard sur tout ce qui se construit ici et gère le moindre développement. De la prolongation de la dalle au choix de l’Horeca ou des entreprises qui s’installent dans le centre-ville ou dans le parc économique, l’œil de l’UCLouvain n’est jamais très loin. "Nous gérons LLN avec cet objectif: avoir une bonne cohésion dans le développement."
Et de développement, il en est encore question, notamment du côté du parc économique qui borde la ville. Avec des grands noms comme IBM ou Shell qui sont passés par là et ont permis de faire connaître les lieux, le site abrite aujourd’hui 280 entreprises sur à peu près 230 hectares. Cela représente 8.800 emplois. "Il y avait 100 entreprises et 3.000 emplois en 2000 et en 2025, nous devrions atteindre les 10.000 emplois dans le parc scientifique", estime Nicolas Cordier.
Le parc doit aujourd’hui son évolution grâce à des nouvelles locomotives comme Odoo qui engage à tour de bras ou Zoetis, une entreprise spécialisée dans la santé animale qui devrait occuper 600 personnes en 2030. Il y a aussi les fidèles de la première heure comme IBA qui emploie 951 personnes. Et d’autres comme E-Peace ou la Sabca s’annoncent. "La Sabca va développer un programme de recherche avec l’université. Pour anticiper toute cette croissance, nous développons encore une zone de 30 hectares."
Le tour du propriétaire serait évidemment incomplet sans s’arrêter au CBTC. Financés par un investisseur chinois, les lieux accueilleront prochainement leur premier occupant. Il s’agit du laboratoire LIMS, un local de l’étape. "L'arrivée des sociétés chinoises a été logiquement et fortement freinée par la pandémie depuis février 2020 et jusqu’à fin 2022", rappelle la responsable de communication du CBTC. La fin du Covid devrait donc changer la donne. "Nous avons plusieurs sociétés chinoises dont la candidature est actuellement à l’étude via la direction du parc scientifique de l’UCLouvain." Si l’UCLouvain compte sur ces échanges pour doper ses chiffres, elle le fait sans naïveté. "L’objectif est d’attirer des entreprises chinoises sans être naïf sur la stratégie de la Chine. Dans 2 ans, les 15.000 m² seront loués", dit-on.
Un centre-ville qui attire aussi les entreprises
À côté du parc scientifique, un autre phénomène se développe depuis quelques années. "Des entreprises du parc rejoignent le centre-ville, car elles ont besoin rapidement d’espace. N-Side va, par exemple, louer 4.000 m² de bureaux au-dessus de la gare", explique Nicolas Cordier. D’autres comme Securex se laissent séduire par l’accessibilité de la ville.
Il y a enfin ce nouveau projet de Quartier numérique, connu sous le code POD, lancé par les acteurs publics et privés de la province pour rassembler les sociétés du Brabant wallon activent dans le digital. "50% des entreprises du numérique de Wallonie sont basées dans le Brabant wallon. Elles voulaient un endroit physique comme A6K, BeCode ou la Grand Poste. Ce lieu doit encourager les échanges dans des domaines comme la cybersécurité. Mais nous voulons aussi former des experts et pousser les scale-ups à devenir des championnes dans leur domaine", explique son responsable Fernand Dimidschstein. Basé en ville, le hub digital du BW rejoindra prochainement le parc scientifique.
La boucle est bouclée
Et voilà, après 50 ans, la boucle de Louvain-la-Neuve est quasiment bouclée avec ce constat que s’enorgueillit l’UCLouvain. "Le développement du BW s’est fait en grande partie par l’arrivée de l’université et la province enregistre aujourd’hui un développement économique supérieur par rapport à la Flandre (sauf Anvers, NDLR)."
Il reste cette ultime phase de développement de 1.400 logements que l’UCLouvain s’apprête à lancer sur ce qui sera l’ultime grand projet urbanistique de la ville après le développement du quartier de l’Esplanade. "Nous nous dirigeons vers la finalisation de LLN même si d’autres possibilités (limitées, NDLR) seront encore possibles. Les premières constructions devraient sortir de terre d’ici 4-5 ans."
Cet ultime cap n’est évidemment pas sans dangers sur la pression immobilière importante à LLN depuis quelques années. En prévision de ce nouveau boom démographique, l’université réfléchit à un mécanisme qui permettra de garantir l’accessibilité aux logements pour certaines familles. "La plus-value immobilière au moment de la revente du bien devra rester raisonnable afin de garantir l’accessibilité au logement pour tous les publics."
- Il y a 50 ans, naissait Louvain-la-Neuve.
- Un demi-siècle plus tard, la cité universitaire est le moteur économique et scientifique du Brabant wallon.
- D'ici 2025, le parc scientifique comptera plus de 10.000 emplois.
- 1.400 logements doivent encore sortir de terre.
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