Voici les plans bruxellois et wallon de vaccination
Face au planning qui se resserre, les Régions s'ébrouent et dévoilent leurs plans pour la campagne de vaccination, qui va bientôt sortir des maisons de repos et des institutions de soins, pour se poser dans des centres spécifiques.
Il y avait cet objectif théorique, fixé par la task force vaccination. Fruit d'un équilibre subtil entre proximité et efficacité: afin de mener à bien sa campagne de vaccination, la Belgique devrait disposer d'environ 200 centres où piquer à la chaîne. Aux entités fédérées de mettre cela en musique, et de respecter le calendrier serré des opérations.
Entre 60 et 120 centres en Flandre
C'est ce qu'elles ont donc commencé à faire. En Flandre, il est question d'une fourchette allant de 60 à 120 centres, dont les emplacements devraient être déterminés d'ici vendredi. Avec cette volonté de placer le citoyen à moins de 15 kilomètres d'une seringue.
À Bruxelles, neuf des dix futurs centres ont déjà été identifiés, et les suggestions ne manquent pas pour le dernier, qui atterrira vraisemblablement dans le sud-est de la capitale. Dans un premier temps, pour vacciner le personnel de soin ambulatoire, trois villages de test (Forest, Pachéco et Schaerbeek) seront doublés début février d'un centre de vaccination - sans que la capacité de testing soit réduite et en séparant les flux de population. Auxquels s'ajoutera le village du Heysel, fonctionnant à capacité réduite dans un premier temps (40.000 injections par mois).
Début mars, on passe à la vitesse supérieure. Le Heysel monte en pleine puissance (100.000 injections par mois), cinq nouveaux centres ouvrent leurs portes (Anderlecht, Ixelles, Molenbeek, Woluwe-Saint-Pierre, et un à déterminer) et l'hôpital militaire (50.000 injections) entre dans la danse – il est prévu d'améliorer son accessibilité, qui n'est pas son fort à l'heure actuelle. Sept fois 25.000, plus deux fois 50.000, plus les 100.000 du Heysel: en rythme de croisière, Bruxelles naviguera à 375.000 injections par mois.
"L'ambition est de vacciner le maximum de personnes avant l'été."
Ce qui nécessitera de réquisitionner 350 équivalents temps plein pour faire tourner ces centres. À la fois des profils médicaux (15 médecins et 75 infirmières et infirmiers) et des profils administratifs. Si un besoin de renforts se fait sentir, il pourra être fait appel au contrat que la Région a passé avec les mutualités pour le suivi de contacts, le travail de terrain ou encore le soutien aux maisons de repos. "Et nous allons rouvrir la plateforme de volontaires, ce qui avait assez bien fonctionné pour les maisons de repos", glisse le ministre bruxellois de la Santé.
Ce qui permet à Alain Maron (Ecolo) d'afficher l'ambition de "vacciner le plus de monde possible avant l'été". Pour l'heure, la première tournée d'injections pour les résidents se termine dans les maisons de repos, avec un taux d'acceptation tournant autour des 90%. La semaine prochaine, place au personnel, que ce soit dans les maisons de repos ou dans les hôpitaux, avec notamment les premiers pas du vaccin de Moderna.
54 centres en Wallonie
Côté wallon, on a également levé le voile sur la stratégie des semaines à venir. Avec un plan à deux vitesses également. Dans un premier temps, dès le mois de février, 32 centres de vaccination à destination du personnel de soins n'étant pas vacciné dans une institution - parmi eux, deux centres bombardés comme "majeurs", à Ronquières et Bierset.
Dès mars, la Wallonie monte en puissance, avec 54 centres – dont les implantations précises seront connues d'ici une dizaine de jours. Une certaine hiérarchie est toutefois déjà établie, puisqu'il y aura 9 centres "majeurs", à haut débit, et 24 autres plus petits, histoire de veiller à l'accessibilité et de fournir une offre bien répartie sur le territoire, explique la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale (PS). Tout ceci ne fait pas 54, si vous avez bien suivi: viennent s'ajouter 21 centres mobiles, installés dans des bus. "Avec notamment la possibilité d'utiliser une unité mobile de l'armée", ajoute Yvon Englert, le délégué général Covid-19 pour la Wallonie.
"Chaque personne concernée recevra une invitation avec un lieu, une date et une heure de rendez-vous, liée à un numéro unique afin d'éviter que les gens soient convoqués plusieurs fois."
Comment le grand public sera-t-il convoqué? "Chaque personne concernée recevra une invitation avec un lieu, une date et une heure de rendez-vous, liée à un numéro unique afin d'éviter que les gens soient convoqués plusieurs fois", poursuit Yvon Englert. Et aura la possibilité, en ligne ou par téléphone, de confirmer ou décliner son rendez-vous. "Nous respectons le principe de la vaccination volontaire."