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Conte obtient la confiance de la Chambre italienne

©EPA

Le nouvel exécutif jaune-rouge a présenté son programme alors que des milliers d’opposants manifestaient devant le Parlement italien.

Face à la Chambre des députés, qui a accordé sa confiance à la nouvelle majorité gouvernementale formée par le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate, le Premier ministre, Giuseppe Conte, a accompli un véritable exploit. Avec son discours, présentant les grandes lignes politiques du nouvel exécutif, il a parlé au nom d’une coalition qui semble avoir toujours existé, fruit d’une vision extraordinairement homogène et imprégnée des mêmes valeurs sociales-démocrates. Rien ne laissait entrevoir les virulentes discussions qui ont opposé, jusqu’à la semaine dernière, deux partis qui semblaient destinés à se combattre avec violence.

Conte a promis de transformer la péninsule en une véritable "smart nation".

Au cours de sa longue allocution, à maintes reprises interrompue par les applaudissements de la nouvelle majorité et les grognements de quelques députés de l’opposition, Conte s’est présenté comme le premier responsable d’une nouvelle ère institutionnelle marquée par "la rigueur et la sobriété". Et il a promis, au nom de tout son gouvernement, de promouvoir, à l’avenir, l’usage d’un "langage politique plus approprié et respectueux".

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Progressiste

Il a insisté sur le véritable changement que représente cet exécutif par rapport au précédent et il en a profusément souligné l’âme progressiste. Une âme sensible aux jeunes italiens, souvent au chômage et contraints à l’émigration, sensible aux régions démunies du Sud, aux femmes jonglant entre travail et maternité et, enfin, à une population marquée par "l’inexorable déclin" démographique.

Il a promis, à la fois, de transformer la péninsule en une véritable "smart nation", d’investir dans l’éducation, en commençant par les crèches, d’éviter une augmentation de la TVA, d’engager le pays dans une courageuse transition écologique, d’inverser la politique migratoire de la dernière année, de réduire le coût de l’emploi et le nombre des parlementaires… Un très vaste et ambitieux programme qui, selon les vœux de Conte, sera accompagné par une profonde réforme fiscale, une progressive diminution de la dette publique et dont le premier vrai défi sera la prochaine loi des finances.

Or, le chef du gouvernement n’a pas oublié l’Europe. L’allégeance italienne à Bruxelles est restée au cœur de la vision de Conte qui, néanmoins, a appelé à modifier le pacte de stabilité et de croissance européen et, en évitant tout repli isolationniste, à "mettre la patrie au-dessus de tout sans se faire influencer par des pouvoirs économiques ou des pressions externes".

Colère de la rue

Entre-temps, la "vraie Italie souveraine" frémissait devant le palais du Parlement dont l’immense portail est resté exceptionnellement fermé. Face à une marée de drapeaux italiens et de milliers de manifestants, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, et Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) ont promis de mener une guerre sans quartier contre le nouvel exécutif et d’en "chasser, pour toujours, tous les représentants".

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