Publicité

La BCE tempère les craintes de déflation

©Bloomberg

En dépit d'un taux d'inflation très éloigné de son objectif, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu son principal taux d'intérêt directeur inchangé jeudi, au niveau historiquement bas de 0,25%.

La BCE n'a pas modifié ses taux directeurs jeudi, ce qui était prévu, en dépit des craintes de déflation nées d'un taux d'inflation très éloigné de l'objectif de la banque centrale.  

Le taux de refinancement reste donc à 0,25%, niveau auquel il a été ramené le 7 novembre dernier. Le taux de facilité de dépôt reste nul et le taux de prêt marginal demeure à 0,75%, niveau auquel il avait également été ramené le 7 novembre.  

Publicité

L'inflation a été de 0,7% en janvier, alors que la BCE vise un taux annuel d'un peu moins de 2%.

Le président Mario Draghi avait dit voici un mois qu'une nouvelle initiative de la banque centrale se justifierait si les perspectives d'inflation empirait ou si les taux du marché monétaire montaient de manière "injustifiée".

 

Draghi explique la décision actuellement en conférence de presse, voici les grandes lignes:

- la raison pour laquelle la BCE a décidé de ne pas agir tient à la complexité de la situation et à la nécessité d'avoir plus d'informations. Les projections économiques de l'Eurosystème, qui sortiront début mars, comporteront pour la première fois les prévisions pour 2016 et c'est un changement significatif de l’analyste

- la zone euro fait face à une période prolongée de faible inflation. Le taux d'inflation devrait rester dans zone actuelle dans les mois à venir. L'inflation faible est visiblement due aux prix de l'énergie et des matières premières, ou à la faiblesse de la demande ainsi que le de chômage. Mais la BCE anticipe, au-delà de la longue période de faible inflation, une reprise graduelle vers les 2% à moyen terme, tout en restant inférieure.

Publicité

- de nouvelles actions seront prises si nécessaire. La BCE suivra attentivement les évolutions et reste prête à examiner tous les instruments disponibles. La BCE reste fermement déterminée à maintenir son orientation accommodante et à prendre, si nécessaire, de nouvelles mesures décisives. Le Conseil des gouverneurs a d'ailleurs réexaminé tous les instruments disponibles.

- les données économiques suggèrent que la reprise économique continue. Mais le faible niveau des prêts reflète la faiblesse. Les risques entourant les perspectives économiques de la zone euro restent orientés à la baisse. L'évolution des conditions du marché monétaire et financier mondial et les incertitudes afférentes, surtout dans les économies émergentes, peuvent affecter négativement la situation. 

- la mise en oeuvre lente ou insuffisante des réformes dans la zone euro constitue un risque  

 

Lors de la séance de questions-réponses, le président de l'institution monétaire précise que la tension sur les émergents n'est pas contrôlable par la BCE, tout en soulignant la résistance des marchés européens face à ces mouvements.

Revenant sur l'inflation, Mario Draghi compare les taux d'inflation en zone euro et aux Etats-Unis. L'écart n'est pas grand alors que la croissance américaine est nettement supérieure.

La zone euro n'est pas confrontée à un épisode de déflation, a assuré Mario Draghi, mais le fait d'avoir une inflation basse pendant une période prolongée constitue un risque en lui-même et nécessite un contrôle étroit.

 

Publicité
Messages sponsorisés