Nicolas Sarkozy devrait redevenir avocat
D'après l'un de ses plus proches collaborateurs, le président sortant devrait redevenir avocat. Il possède toujours des parts dans le cabinet d'affaires se son associé et devrait donc rapidement se réinscrire au barreau de Paris.
Le président français sortant Nicolas Sarkozy, battu dimanche par le socialiste François Hollande auquel il transmettra le pouvoir le 15 mai, va rapidement redevenir avocat, son métier d'origine, a indiqué un de ses plus proches collaborateurs Franck Louvrier.
Nicoloas Sarkozy, qui n'a pas encore annoncé la place qu'il veut occuper dans la vie politique après sa défaite, souhaite "prendre du champ" et n'entend en tout cas pas diriger la campagne de la droite en vue des élections législatives des 10 et 17 juin.
A plusieurs reprises, il avait dit à la presse qu'il abandonnerait la politique en cas d'échec mais ses déclarations sur son avenir restent empreintes d'un certain flou. Dimanche soir, Nicolas Sarkozy a affirmé à ses proches qu'il ne serait "plus jamais candidat aux mêmes fonctions".
"Je m'apprête à redevenir un Français parmi les Français (...) ma place ne pourra plus être la même", a-t-il déclaré un peu plus tard lors de son intervention publique, gommant le mot "jamais" de son projet de discours selon le journal satirique Le Canard Enchaîné, une information confirmée par un proche à l'AFP.
Toujours propriétaire de parts dans le cabinet d'affaires de son associé, Arnaud Claude, Nicolas Sarkozy devrait en tout cas rapidement se réinscrire au barreau de Paris, selon Franck Louvrier, son conseiller en communication.
Une carrière interrompue
Nicolas Sarkozy était devenu avocat après des études de droit, il y a plus de trente ans, une carrière interrompue lorsqu'il est devenu ministre, les fonctions de membre du gouvernement, tout comme celle de président de la République, étant incompatibles avec ce métier.
Auparavant, il ira "se reposer en famille", selon Franck Louvrier, probablement au Cap Nègre, sur la côte d'Azur, dans la propriété familiale de son épouse Carla Bruni-Sarkozy.
Comme tous les autres anciens présidents il pourra siéger au Conseil constitutionnel, sauf si le président Hollande supprime cette pratique très controversée comme il l'a évoqué pendant sa campagne.
Le président élu, François Hollande, doit maintenant avancer sur la formation de son gouvernement et le choix de son Premier ministre. "Le 15 mai, vous aurez le nom du Premier ministre", a-t-il promis lundi.
- Le chef de file des députés socialistes Jean-Marc Ayrault et la patronne du PS Martine Aubry sont donnés favoris pour ce poste. Il y a aussi Manuel Valls, mais celui-ci pourrait se retrouver ministre de l'Intérieur.
La bataille s'organise aussi dans les rangs des alliés de la gauche radicale et chez les écologistes notamment: la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot a appelé lundi son parti à entrer au gouvernement. C'est cette première équipe qui ira à la bataille des élections législatives des 10 et 17 juin pour "confirmer" la victoire de François Hollande, espère la gauche. La droite, de son côté, met en garde contre une concentration excessive du pouvoir entre les mains des socialistes.
Divergences avec la vision de Merkel
Divergences avec la vision de Merkel
François Hollande, 57 ans, sera investi le 15 mai. Sa première visite officielle sera réservée, immédiatement après son investiture, à la chancelière allemande Angela Merkel, avant une rencontre avec le Premier ministre britannique David Cameron. La rencontre s'annonce délicate car la dirigeante allemande, qui avait soutenu le sortant Sarkozy et snobé le candidat socialiste pendant la campagne, a d'emblée posé ses conditions: pas question de "renégocier" le traité budgétaire européen, déjà signé par 25 des 27 Etats membres de l'Union européenne.
La chancelière a toutefois assuré lundi que le président Hollande serait accueilli "à bras ouverts" pour sa première visite en Allemagne. "La coopération franco-allemande est essentielle pour l'Europe et nous voulons tous que l'Europe réussisse", a-t-elle insisté.
Mais la renégociation du traité, pour adjoindre un volet consacré à la croissance, a été un leitmotiv de Hollande pendant sa campagne.
Si elle est fermée à toute renégociation de ce texte, l'Allemagne est prête à discuter d'une stratégie de croissance d'ici au sommet européen de la fin du mois de juin.
Dans l'esprit des Allemands, la croissance passe davantage par des réformes structurelles, comme celle du marché du travail, que par des investissements sur de grands projets européens prônés par François Hollande.
"L'entretien avec Mme Merkel a commencé à être substantiel", a assuré lundi après-midi le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, confirmant une "volonté de coopérer ensemble".
- Hollande se penche sur les dossiers
Dans son QG de campagne parisien, François Hollande a aussi ouvert lundi les chantiers des sommets internationaux, enchaînant les réunions de travail. Il doit se préparer aux sommets du G8 (18-19 mai) et de l'Otan (20-21 mai) aux Etats-Unis, où il "annoncera le retrait des troupes françaises d'Afghanistan d'ici à la fin de l'année", a dit lundi son porte-parole, le député Manuel Valls.
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