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Ukraine: "première victoire" dans "l'opération antiterroriste"

©AFP

Kiev poursuit son opération militaire contre les rebelles, tandis que les diplomaties allemande, française, russe et ukrainienne devaient chercher à Berlin une solution négociée et que Washington exprimait sa compréhension pour le non-renouvellement du cessez-le-feu par l'Ukraine.

Alors que les Européens, sans manifester explicitement leur mécontentement à Kiev, ont observé un silence réprobateur après le non-renouvellement du cessez-le-feu par le président ukrainien Petro Porochenko, les Américains ont adopté une position plus favorable à son égard.

"Il faut être deux pour observer un cessez-le-feu", a déclaré mardi la porte-parole adjointe du Département d'Etat Marie Harf. "Le président Porochenko a mis en place un cessez-le-feu de sept jours, l'a respecté, l'a prolongé de trois jours. Mais le fait est que de nombreux séparatistes n'y ont pas adhéré et qu'il a le droit de défendre son pays", a-t-elle poursuivi, avant de rappeler que "l'objectif ultime" du dirigeant ukrainien est de "revenir à un cessez-le-feu, au plan de paix".

Les chefs de la diplomatie allemande, française, russe et ukrainienne, Frank-Walter Steinmeier, Laurent Fabius, Sergueï Lavrov et Pavlo Klimkine doivent se retrouver mercredi après-midi à Berlin.

Un éventuel cessez-le-feu, la reprise de négociations entre Kiev et les insurgés et le rôle de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) seront au coeur des discussions, selon une source diplomatique française.

• La réponse de Poutine. Cette rencontre se tient au lendemain de déclarations très fermes du président russe Vladimir Poutine, qui a affirmé que Porochenko portait l'entière responsabilité de la situation actuelle, "d'un point de vue militaire mais également politique".

Poutine a soutenu que la Russie avait défendu ses intérêts géopolitiques dans la crise ukrainienne. Si elle ne l'avait pas fait, "l'Otan serait installée aujourd'hui à Sébastopol", port de Crimée où est basée historiquement la flotte russe, a-t-il répété.

•  Sur le terrain, les forces gouvernementales ont reconquis le poste-frontière de Dovjanskiï, occupé par les insurgés prorusses dans la région de Lougansk (est), a assuré mardi le président ukrainien, Petro Porochenko.

Selon un communiqué de la présidence, il s'agit de la "première victoire" dans "l'opération antiterroriste" dont  Porochenko a annoncé la reprise dans la nuit de lundi à mardi refusant de prolonger le cessez-le-feu, en dépit d'intenses pressions russes et européennes.

Cependant, un porte-parole de la "République populaire de Lougansk", proclamée par les séparatistes, a démenti que le poste de Dovjanskiï soit tombé aux mains des forces de Kiev, tout en reconnaissant, selon l'agence russe Ria-Novosti, que d'âpres combats se déroulaient dans ses environs.

Le contrôle de la frontière est un des objectifs de Kiev qui veut empêcher l'entrée dans les zones rebelles d'hommes et de matériels en provenance de Russie.

Les séparatistes prorusses ont tiré au mortier sur un poste frontière dans la nuit de mardi à mercredi, tuant un garde-frontière et en blessant quatre autres, ont annoncé les troupes de protection des frontières sur leur site web.

• Couloir humanitaire

Quelque vingt obus ont été tirés du hameau de Markino sur le poste-frontière Novoazovsk, dans la région de Donetsk, a précisé la même source.

Le communiqué des gardes-frontières mis à part, peu d'informations concrètes étaient disponibles mercredi matin sur la situation sur le terrain.

"Les forces armées et la Garde nationale poursuivent activement l'attaque contre les terroristes et les criminels", a déclaré à l'ouverture des travaux du Parlement son président Oleksandr Tourtchinov. "Leur action est efficace et apporte des résultats", a-t-il ajouté.

La veille, selon des témoignages cités par des sites internet locaux de Donetsk et repris par le journal ukrainien en ligne Pravda.com.ua, de violents combats se sont déroulés à 30 km au sud-ouest de Donetsk, aux environs du village de Mariinka.

Ailleurs sur le terrain toutefois, la situation apparaissait relativement inchangée par rapport aux derniers jours de cessez-le-feu, marqués par de nombreux accrochages.

Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, souhaite ouvrir mercredi ou jeudi un "couloir humanitaire" pour permettre l'évacuation des civils des zones de combats. Ce couloir, a-t-il indiqué aux journalistes lors d'une visite dans l'est, devrait aller de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, à Barvenkovo, dans la région voisine de Kharkiv.

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