Kamala Harris, l'assurance d'une stabilité de la relation entre l'Europe et les États-Unis
Kamala Harris assurerait une continuité de la politique internationale menée par Joe Biden, avec des accents différents concernant Israël et l'Iran.
Le retrait de Joe Biden de la campagne présidentielle et la désignation probable de la vice-présidente Kamala Harris comme candidate démocrate provoque un soulagement dans les capitales européennes. Les doutes sur l'état de santé du président américain rendaient de plus en plus inexorable la victoire de Donald Trump et le retour d'une politique isolationniste affaiblissant la relation entre l'Europe et les États-Unis.
Empêtré dans sa campagne électorale et les volées de critiques à son encontre, Joe Biden avait relégué au second plan les questions internationales. Lors du sommet de l'Otan à Washington, les rumeurs sur sa santé avaient pris le devant sur la crise ukrainienne. "Old Joe" va pouvoir se concentrer, à nouveau, sur sa présidence pendant les six deniers mois de son mandat, en particulier sur la guerre en Ukraine et le Moyen-Orient.
Continuité de la relation transatlantique
"Si Kamala Harris est élue, peu de choses vont changer sur le plan transatlantique."
La candidature de Kamala Harris à la Maison-Blanche, si elle est confirmée par la convention démocrate mi-août, est signe d'espoir pour les Européens.
Il reste à voir, dans les faits, quelle politique internationale la démocrate mènera en cas d'élection. La question intéresse au plus haut point les chancelleries et les institutions européennes.
Kamala Harris s'est forgé une compétence internationale lors des quatre dernières années, comme numéro deux de Joe Biden, considéré comme un président américain talentueux sur la scène internationale. Cette expérience devrait garantir une continuité de la relation transatlantique.
"Si Kamala Harris est élue, peu de choses vont changer sur le plan transatlantique. Elle soutiendra l'Ukraine et se placera dans une logique pro-Otan", explique Tanguy Struye, professeur en Relations internationales à l'UCLouvain.
Comme vice-présidente, elle a rencontré six fois le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Elle s'est aussi exprimée sur la sécurité internationale lors du Forum de Munich, où elle représentait Biden. Lors de chacune de ses interventions, elle est restée dans la ligne présidentielle.
Pro-palestinienne
Kamala Harris a pris ses distances par rapport à Joe Biden dans un domaine bien précis: la politique envers Israël. Lors de plusieurs interviews, elle s'est montrée très attentive à la situation des Palestiniens. Elle a aussi manifesté une plus grande ouverture par rapport à l'Iran.
"Kamala Harris pourrait récupérer le vote des jeunes démocrates, qui sont davantage pro-palestiniens, et qui s'étaient éloignés de Joe Biden."
"Kamala Harris pourrait récupérer le vote des jeunes démocrates, qui sont davantage pro-palestiniens, et qui s'étaient éloignés de Joe Biden", poursuit Tanguy Struye. "Sur ce point, elle pourrait aussi rassurer les dirigeants européens, moins en phase avec Biden."
En dépit de sa sympathie pour la cause palestinienne, une fois présidente, elle restera tenue par la politique de soutien des États-Unis à Israël, invariable depuis des décennies.
Moins expérimentée que Biden
Kamala Harris, une ancienne juge, présente un profil tourné vers la politique intérieure, sans réelle expérience internationale, comme pouvait s'en prévaloir Biden ou Georges Bush Senior. Comme sénatrice, elle avait surtout travaillé sur le terrain des renseignements et de la sécurité intérieure.
"La seule inconnue, c'est sa réaction en cas de crise internationale."
"La seule inconnue, c'est sa réaction en cas de crise internationale", estime Tanguy Struye, "il faudra voir qui seront ses conseillers, car un président peu expérimenté dépend très fort de son entourage. Ce n'est pas le cas de Joe Biden, qui dicte à ses conseillers la voie à suivre."
La démocrate se situe plus dans la lignée de Barack Obama, Bill Clinton ou Georges Bush junior, moins au fait des relations internationales. Lors de leur mandat, ils n'ont pas aligné que des réussites dans ce domaine.
- L'élection de Kamala Harris à la présidence des États-Unis garantirait une continuité de la politique américaine envers l'Europe.
- Comme numéro deux de Joe Biden, elle a eu le temps, en quatre ans, de se former à la politique internationale. Mais elle est dénuée d'expérience, alors que Biden est arrivé au pouvoir avec un parcours international d'une cinquantaine d'années.
- Sa politique envers Israël et l'Iran divergerait de celle de Biden. Par ailleurs, sa réaction en cas de crise reste une inconnue.
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