"L'avenir n'est pas aux mondialistes mais aux patriotes" (Trump)
Le président des États-Unis Donald Trump a dénoncé le mondialisme et vanté le patriotisme ce mardi à la tribune des Nations unies, lors d'un discours centré sur sa propre politique et la grandeur des États-Unis. Le président américain a également menacé l'Iran de nouvelles sanctions.
Présidents, monarques, chefs d'État ou de gouvernements... Les dirigeants des 193 pays membres des Nations unies se sont donné rendez-vous ce mardi à New York pour l'ouverture de la 74e Assemblée générale de l'ONU. Durant une semaine, les leaders de la planète se succéderont à la tribune de l'ONU pour s'exprimer durant une quinzaine de minutes.
Comme chaque année, la "grand-messe" planétaire attire des milliers de participants venus des quatre coins du monde. Manhattan est prise d'assaut sous le regard blasé des New-Yorkais qui n'attendent qu'une chose, la fin de la semaine. Les hôtels doublent ou triplent leurs prix. Des milliers de policiers, services secrets et gardiens privés sont mobilisés.
Dehors, un soleil de plomb ajoute à la pollution asphyxiant "la grande pomme". La veille, lors du sommet sur le climat, la militante suédoise Greta Thunberg a rappelé à l'ordre les leaders sur la réduction des gaz à effets de serre dans l'indifférence des uns, sous les applaudissements des autres et les moqueries du président des États-Unis Donald Trump.
Passé ce prélude climatique, l'un des moments le plus attendus était le discours du président américain. Avec, en toile de fond, les tensions dans le Golfe arabo-persique et les élections présidentielles américaines de 2020.
"La puissance inégalée de l'armée américaine" (Trump)
Le discours de Donald Trump fut essentiellement nationaliste, populiste, à la gloire des États-Unis et de sa propre politique. "L'avenir n'est pas aux mondialistes, mais aux patriotes", a déclaré le président américain à l'entame de son intervention. "Nous reconstruisons la puissance inégalée de l'armée américaine (...), tous nos partenaires doivent assumer leur part du fardeau de la défense."
Nous reconstruisons la puissance inégalée de l'armée américaine (...), tous nos partenaires doivent assumer leur part du fardeau de la défense.
"Les États-Unis sont de loin la nation la plus puissante au monde, a-t-il insisté, et nous espérons qu'elle n'aura jamais à utiliser cette puissance."
Évoquant le Brexit, Donald Trump a affirmé qu'il était prêt à conclure "un accord commercial avec le Royaume-Uni absolument extraordinaire."
Le président Trump a ensuite dénoncé la Chine, qui "vole la propriété intellectuelle et les secrets des entreprises américaines". Pour lui, le comportement de la Chine justifie un changement des règles de l'OMC.
Les États-Unis sont de loin la nation la plus puissante au monde.
Durcir les sanctions contre l'Iran
"Jamais je ne cesserai de défendre les intérêts des États-Unis", a-t-il averti à propos de l'Iran, s'attaquant au "régime oppressif iranien qui sème mort et destruction". En réponse à l'attaque de drones contre les installations d'Aramco en Arabie saoudite, le président américain a menacé de durcir encore les sanctions contre le régime iranien. "Ces sanctions ne seront pas levées tant que le régime se comportera de manière agressive."
Donald Trump a dénoncé la haine de l'Iran contre les États-Unis et Israël, tout en tendant la main à Téhéran. "L'heure est venue pour les dirigeants iraniens de cesser de menacer leurs voisins, a-t-il dit, l'Amérique est prête à donner son amitié à ceux qui la respectent (...), nous ne croyons pas aux ennemis permanents."
Donald Trump a également dénoncé "le spectre du socialisme" à l'oeuvre, entre autres, en Amérique latine. "Le socialisme et le communisme n'ont qu'un seul objectif, donner le pouvoir à une classe dirigeante. L'Amérique ne sera jamais un pays socialiste (...) au cours du dernier siècle, ils ont tué des centaines de millions de gens."
Plus progressiste que de coutume en vue des élections, le président Trump a assuré que son administration oeuvrait à la décriminalisation de l'homosexualité dans le monde et à la condition des femmes. Il a également dénoncé "les réseaux sociaux qui affaiblissent la démocratie".
"L'Amazonie n'est pas le poumon du monde" (Bolsonaro)
Le président du Brésil Jair Bolsonaro, premier dirigeant à prendre la parole, a affirmé qu'il venait "rétablir la vérité", citant la Bible, vantant durant plus d'une demie-heure sa politique et dénonçant "la dictature cubaine", le socialisme qu'il affirme avoir réussi à endiguer dans son pays. "Nous avons gagné cette guerre", a-t-il déclaré, se lançant dans une diatribe contre le régime socialiste au pouvoir au Venezuela.
Le leader d'extrême droite a défendu sa politique en Amazonie, dévastée par des incendies durant tout l'été. "Nous avons du faire face à des problèmes liés à la météo, il y a eu aussi des incendies criminels", a-t-il dit, dénonçant "les feux allumés par les populations locales". "L'Amazonie ne fait pas partie du patrimoine mondial, ce n'est pas le poumon du monde", a martelé Jair Bolsonaro, s'attaquant à "l'esprit colonial" des États étrangers qui ont voulu intervenir pour sauver la forêt.
Les absents
Quelques grands formats sont absents, comme le président russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping, habitués à décliner, et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, pourtant coutumier de la rencontre, mais en prise avec une crise politique dans son pays.
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