La Fed changera-t-elle de signal sur les taux?
Possible. C’est en tout cas ce que pensent de nombreux économistes qui s'attendent à ce que la banque centrale américaine (Fed) abandonne mercredi, lors de sa réunion, sa promesse de maintenir des taux bas.
Mardi débute une réunion de deux jours du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC). A l’issue de cette rencontre, les investisseurs décortiqueront le communiqué de la Fed et le discours de Janet Yellen, à l’affût d'indices sur le calendrier de la hausse des taux d'intérêt.
La présidente de la Fed, Janet Yellen, tiendra une conférence de presse mercredi à 18h30 GMT, moment où elle annoncera les nouvelles prévisions de croissance, de taux de chômage et d'inflation de la Fed.
La Fed devrait encore réduire de 10 milliards de dollars ses achats d'actifs mensuels pour les faire descendre à 15 milliards de dollars et s'approcher de la fin annoncée de ce troisième cycle d'injection monétaire depuis la crise financière de 2008. Mme Yellen a récemment confirmé que la fin des achats d'obligations était prévue en octobre.
La banque centrale américaine devrait annoncer qu'elle continue, comme prévu, de réduire son programme de rachats massifs d'actifs destiné à injecter des liquidités sur les marchés financiers. Mais les investisseurs seront surtout à l'affût de tout signal sur le relèvement des taux d'intérêt, proches de zéro depuis 2008.
De nombreux économistes s'attendent à ce que la banque centrale abandonne sa promesse d'un maintien de taux bas "pendant une durée considérable."
"La décision du FOMC mercredi est d'une importance cruciale au vu de l'influence de son effort de relance exceptionnel déployé au cours des cinq dernières années", a déclaré John Kicklighter de DailyFX.
Les marchés sont particulièrement attentifs à cette question de remontée des taux directeurs de l'institution monétaire puisqu’elle est directement liée à l'amélioration de la situation économique américaine.
Eviter la fébrilité des marchés
"Nous ne serions pas surpris si la Fed abandonnait cette promesse de "temps considérable" entre la fin des achats d'actifs et la première hausse des taux", affirme Paul Ashworth, de Capital Economics.
La Fed utilise cette formulation depuis mars dernier. Avant cela, il n’était pas question de hausse des taux tant que le taux de chômage était supérieur à 6,5%. Mais cet indicateur plancher a été enfoncé plus vite que prévu, même s'il ne réflète pas encore un marché du travail en pleine santé.
Le taux de chômage est tombé à 6,1% en août. L'objectif de la Fed de 2% d'inflation est lui aussi loin d'être atteint, l'indice des prix (PCE) n'atteignant que 1,6%.
Mais le FOMC pourrait aussi choisir de patienter avant de modifier son message sur l'évolution des taux. Et cela pour éviter une fébrilité des marchés, comme celle qu'avait provoquée l'ancien président de la Fed Ben Bernanke en annonçant en juin 2013 le début de la fin des achats d'actifs. Cette amorce n'était intervenue qu'en décembre.
La Fed pourrait aussi attendre que les statistiques du côté "emploi" s’améliorent. En effet, les créations de postes ont déçu en août. 142.000 postes créés contre plus de 200.000 chaque mois depuis six mois.
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