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Greenyard veut avaler le roi de la banane et devenir une grosse légume

©Reuters

Greenyard a la banane! Il veut croquer Dole dont la valorisation est plus de deux fois supérieure à la sienne. Et cela risque de passer par une importante augmentation de capital.

C’est l’histoire d’un petit poucet belge qui, au début des années 80, s’est lancé dans la culture des champignons. Au gré de fusions et d’acquisition et sous la houlette de la famille Deprez, il s’est forgé une place de choix dans le monde des fruits et légumes frais, préparés ou surgelés au point de devenir le leader de son secteur avec une part de marché autour de 4%.

Aujourd’hui, Greenyard c’est désormais 4,25 milliards de chiffre d’affaires et un Ebitda récurrent de 146 millions d’euros. Quelque 9.000 collaborateurs travaillent dans les quatre divisions du groupe: produits préparés (soupes, sauces,….), horticulture, surgelés, et celle rassemblant les produits frais (fruits, légumes, fleurs et plantes).

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Potentiel stratégique

Mais le petit poucet, devenu grand, conserve un appétit d’ogre. Et est prêt à avaler (beaucoup) plus gros que lui pour satisfaire sa voracité. Confirmant des rumeurs de presse, Greenyard a reconnu ce mardi matin mener des négociations avancées pour racheter Dole Foods Company, le leader mondial des fruits et légumes bien connu pour ses bananes et ses ananas. Le groupe belge a toutefois souligné, qu’à ce stade, aucun accord définitif n’avait été conclu.

Pour Alan Vandenberghe et Guy Sips analystes chez KBC Securities, la combinaison avec Dole aurait du sens en donnant naissance à un acteur disposant d’une forte présence à la fois en Europe et en Amérique du Nord. Elle offrira, en plus, à Greenyard l’opportunité de servir ses clients européens (Lidl, Aldi, Ahold Delhaize…) en traversant l’océan. Ils pointent également les synergies commerciales et les économies de coûts.

Valorisation

Reste la question essentielle. Comment faire, quand on pèse 900 millions d’euros en Bourse, pour racheter un groupe non-coté dont le prix évoqué par Reuters pourrait atteindre 2,5 milliards de dollars? Un montant que les analystes de KBC jugent, par ailleurs élevé, vu par le prisme du ratio valeur d’entreprise sur Ebitda. Ce dernier atteint 11,5 contre 7,5 pour Del Monte et 8,5 pour Total Produce.

©L'Echo

Greenyard affirme, pour sa part, avoir mis sur pied un financement approprié et se dit confiant, en cas d’accord, de concrétiser cette transaction avec "un mix financier équilibré".

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Emission d'actions

Du côté de chez KBC, on se dit convaincu que, s’il a bien lieu, ce rachat se réalisera via de la dette et des actions.

On peut en effet imaginer que David Murdock, 94 ans, l’actuel propriétaire de Dole soit payé en partie avec des actions Greenyard. Il rejoindrait le tour de table du groupe qui est actuellement composé de la famille Deprez (53,08%) et de Sujajo Investments (8,92%).

Pour Thijs Hoste de Degroof Petercam qui salue également le potentiel stratégique de ce rapprochement éventuel, la part financée en action pourrait être significative dans la mesure où Greenyard entend limiter sa dette nette à maximum quatre fois son Ebitda. Elle pourrait être proche de l’actuelle capitalisation boursière. Une évaluation partagée par Berenberg qui est toujours à l’achat sur le titre avec un objectif de cours de 23 euros.

Les deux brokers belges restent , pour leur part, à "accumuler" sur la valeur avec un objectif de cours inchangé à 22 euros pour KBC et de 22,5 euros pour Degroof Petercam.

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