Les fermes urbaines bruxelloises de Peas & Love en faillite
Le tribunal de l'Entreprise a prononcé la faillite des fermes urbaines de Peas & Love à Woluwe-St-Lambert et à Uccle. Les sept exploitations parisiennes poursuivent leurs activités.
Fin de parcours pour les deux fermes urbaines bruxelloises de la société Peas & Love. Le tribunal de l'Entreprise vient d'entériner leur faillite et a désigné un curateur. Installées à Woluwe-Saint-Lambert et à Uccle, ces fermes citoyennes paient avant tout le prix de la crise du covid.
La faillite met un terme (momentané?) au volet belge d'un concept qui surfe sur la vague des circuits courts et qui est également développé à Paris, où l'activité se poursuit. Le principe est simple. Chaque ferme propose des parcelles de 3 m² en location. Moyennant un abonnement mensuel moyen de 35 euros, les "urban farmers" peuvent produire leurs propres fruits, légumes et aromates, ceux-ci étant entretenus au jour le jour par un "community farmer". Les locataires ont aussi accès à un potager commun.
La première ferme urbaine de Peas & Love a démarré en 2017 sur le toit du magasin de prêt-à-porter Caméléon, à Woluwe-Saint-Lambert. Deux ans plus tard, une deuxième ferme ouvrait dans le jardin du club David Lloyd, à Uccle. Le modèle a ensuite essaimé à Paris, où les sept fermes connaissent un joli succès.
"Le second confinement d'avril 2021 a quasiment donné le coup de grâce. Les clients ne sont plus revenus en 2022."
L'impact des confinements
Si les fermes urbaines bruxelloises ont périclité, c'est pour des raisons à la fois conjoncturelles et structurelles, estime Nicolas Brassier, le CEO de Peas & Love. "En mars 2020, le premier confinement a quasiment mis à l'arrêt les locations de parcelles, et de nombreux clients inquiets ont décidé de ne pas renouveler l'expérience. Le second confinement d'avril 2021 a quasiment donné le coup de grâce. Les clients ne sont plus revenus en 2022", explique-t-il. Conséquence: les deux fermes bruxelloises, qui avaient compté jusqu'à 270 abonnés avant le premier confinement, n'en comptaient plus qu'une centaine fin 2022.
"À Paris, les fermes urbaines proposent aussi d'autres activités comme par exemple des initiations à l'herboristerie ou à la conservation de légumes."
Structurellement, le modèle de la location d'espaces d'agriculture fonctionne nettement mieux à Paris. "Cela s'explique notamment par une plus grande densité de population et par le fait qu'il y a beaucoup moins d'espaces verts qu'à Bruxelles. À Paris, les fermes urbaines proposent aussi d'autres activités comme par exemple des initiations à l'herboristerie ou à la conservation de légumes", dit Nicolas Brassier.
En termes d'emploi, la faillite des fermes urbaines bruxelloises n'a d'impact que sur le non-renouvellement de contrats de saisonniers. Le seul permanent, un responsable agronome, a été muté à Paris.
Dans l'immédiat, l'activité des fermes de Woluwe et Uccle est donc interrompue. Mais Nicolas Brassier ne désespère pas de pouvoir relancer l'activité. "À terme, j'aimerais donner une deuxième vie à ces structures. Il faudra voir comment organiser les choses pour faire en sorte que cela soit possible."
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