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UBS garde les banques belges à l'oeil

Les autorités fédérales ont chargé UBS d’analyser la situation des établissements financiers belges. Le cas de Dexia inquiète.

La banque d’affaires suisse a été mandatée depuis plusieurs semaines par les autorités fédérales pour examiner la situation des établissements financiers belges, a-t-on appris auprès de plusieurs sources. Le mandat d’UBS s’inscrit dans le cadre de la crise sur les marchés financiers qui justifie un regain d’attention pour les banques du Royaume. La mission confiée à la banque suisse montre que les autorités fédérales prennent la situation très au sérieux.

En recourant à des spécialistes les autorités veulent s’assurer qu’elles seront suffisamment préparées pour agir en cas de besoin. Le travail d’UBS s’avère également précieux pour le régulateur, la Banque Nationale, qui depuis quelques mois, du fait de la crise, suit les banques belges au plus près. Ce régime prévoit une analyse quotidienne de la situation en tenant compte de différents scénarios, à l’image d’un stress test.

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Ce n’est pas la première fois que le gouvernement demande l’aide d’une banque d’affaires dans le cadre de dossiers dans le secteur financier.

Par le passé, l’Etat belge s’était déjà tourné vers Lazard et la Société Générale. Au début de l’année, SocGen était encore active pour le compte du gouvernement.

Mais vu la situation très difficile sur les marchés financiers, qui met tout particulièrement Dexia sous pression, l’appel à une banque étrangère considérée comme neutre a été privilégié plutôt que d’opter pour une banque française. UBS s’était déjà penchée sur le cas de Dexia durant la période 2008-2009 à la demande du gouvernement.

Le sort de la banque franco-belge continue d’alimenter toutes les inquiétudes. En Belgique, Dexia reste l’établissement financier le plus exposé à la Grèce. La semaine dernière Pierre Mariani, l’administrateur délégué de la banque, a prévenu que Dexia, exposée à la Grèce à hauteur de 4,5 milliards d'euros, était en mesure de faire face à des provisions plus importantes sur les titres de dette grecque.

Les marchés anticipent depuis plusieurs semaines des provisions additionnelles pour la banque. Les menaces qui pèsent sur le plan de sauvetage grec, et le débat sur la comptabilisation des provisions à leur valeur de marché placent l’établissement dans une position délicate.

Dans une note récente, les analystes de Natixis chiffraient à 1,55 milliard d’euros la provision complémentaire que Dexia aurait dû constituer si elle avait valorisé l’intégralité de son exposition grecque à la valeur de marché en retenant une décote de 51% (au lieu de 21%) sur son portefeuille en incluant les obligations arrivant à échéance après 2020.

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Dans un tel cas, cela serait coûteux en fonds propres pour la banque, et pourrait rendre nécessaire une recapitalisation pour être en ligne avec les ratios prudentiels, juge un analyste financier qui ne souhaite pas être cité.

Le serpent de mer d’une scission du groupe entre les entités belges et françaises (Dexia Crédit Local) pourrait aussi refaire surface. Hier, Joaquin Almunia, le commissaire européen à la Concurrence, a reconnu que les banques françaises sont confrontées à des tensions sur la liquidité.

L’Europe se prépare aux recapitalisations

Almunia a également admis que "alors que la crise des dettes souveraines s'aggrave, de nouvelles banques pourraient avoir besoin d'être recapitalisées, en sus des neuf identifiées à l'issue des tests de résistance de juillet". L’Europe semble se préparer à une nouvelle vague de recapitalisation bancaire et se rallier à la position de Christine Lagarde, la présidente du FMI, qui a plaidé à plusieurs reprises pour une recapitalisation urgente des établissements du vieux continent. Déjà appelés à la rescousse en 2008, les Etats se retrouvent aujourd’hui dans une position financière périlleuse, ce qui limite leur marge de manoeuvre pour "remettre au pot".

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