Codeco Énergie: encore trop vague pour rassurer les entreprises
Ce Codeco énergétique fait acte de présence politique avec des engagements aux contours incertains pour les PME.
Plutôt que les gouvernements belges, c'est bien l'Union européenne qu'il faut attendre pour que soit significativement jugulée l'explosion des prix de l'énergie. Dans une forme d'aveu d'impuissance, les orientations fixées par le Codeco de mercredi ne comportent aucune mesure directe de limitation des prix et parient sur la réunion des 27 ministres de l'Énergie, fixée au 9 septembre. Celle-ci doit donner le coup d'envoi à une réforme de la formation des prix de l'électricité et ouvrir un chemin à un plafonnement de ceux du gaz. Mais aucun des deux n'est acquis alors que la guerre menée contre l'Europe par la Russie sur le front énergétique est partie pour durer.
Pour l'heure, les citoyens belges devront se contenter de l'indexation automatique des salaires et des allocations sociales, du tarif social pour les plus précarisés, du maintien d'une TVA réduite sur leur facture énergétique et d'une éventuelle tolérance de leur banque en cas de difficultés de paiement.
Ce n'est pas rien, martèle le gouvernement fédéral qui rappelle avoir déjà consacré quelque 4,3 milliards d'euros à des mesures ponctuelles de soutien au pouvoir d'achat. Au passage, les autorités semblent enfin décidées à délivrer à la population un message attendu et les conseils qui vont de pair: "consommez moins!" Avec cela, la volonté réaffirmée de redistribuer les "surprofits" énergétiques sera-t-elle suffisante pour soulager les ménages à court et moyen terme?
Le monde des entreprises restera lui aussi sur sa faim au moins pour quelques semaines. Pour lui, les gouvernements n'annoncent que des mesures à venir sans davantage de précisions.
Les partis de la Vivaldi savent déjà que non puisqu'en juillet, ils ont renvoyé la question du pouvoir d'achat aux discussions budgétaires d'octobre. Ce débat, directement lié à une réforme fiscale encore embryonnaire, se fera sur fond de grogne sociale et d'incertitude économique. Au niveau des Régions, on se repose confortablement sur des politiques existantes en matière de soutien à l'isolation.
Le monde des entreprises restera lui aussi sur sa faim au moins pour quelques semaines. Pour lui, les gouvernements n'annoncent que des mesures à venir sans davantage de précisions. C'est encore très maigre vu les signaux d'alarme qui sont délivrés tous azimuts par des entreprises confrontées en même temps à une hausse inédite des prix des matières premières, de la main d'œuvre et de l'énergie. Autant de menaces qui pèsent sur leur compétitivité et pèseront sur l'emploi, alors que le gouvernement ne semble compter que sur le taux d'activité pour remettre les finances publiques sur ses rails. Avec ce Codeco, les autorités auront donc surtout fait acte de présence pour une rentrée politique sans doute trop tardive au regard de la situation internationale.